Le fumier n’est pas le sujet le plus poétique qu’il soit. Urines, déjections animales, voilà de quoi repousser bien des âmes sensibles. Et pourtant, le fumier peut s’avérer être un formidable allier au potager. Il est un berceau de richesse pour notre sol et à terme un apport de nutriments pour nos cultures.
Voyons ensemble sa constitution. Essayons d’en comprendre son fonctionnement, son utilité, pour utiliser le fumier en bonne quantité, au bon endroit et au bon moment dans son potager 😉
Sommaire
Le fumier, c’est quoi ?
Le fumier est le mélange de plusieurs matières organiques. On y retrouve d’une part les urines et les déjections ou fèces des animaux (crottins, bouses, fientes, crottes…). Vient ensuite la litière qui absorbe les urines, que ce soit foin, paille, broyat ou encore sciure.
Au final, le fumier est un mélange de matières très sèches, très carbonées, très ligneuses, couplées à des matières très humides. Ce qui en fait un ensemble équilibré que l’on pourra facilement valoriser.
Au potager d’Olivier : J’ai 3 poules et un lapin. De quoi avoir une belle quantité de fumier au potager même si elle est insuffisante pour alimenter mes plus de 150m² cultivés. Les fientes de poules sont récupérées avec la litière de paille, directement dans le poulailler surtout sous les perchoirs. Les crottes de lapin sont récupérées avec la litière faite de granulés de bois.
Fumier frais ou fumier composté au potager ?
La question se pose de savoir si un fumier s’utilise frais ou s’il est nécessaire de le composter durant quelques semaines, quelques mois. Les deux hypothèses sont envisageables, mais l’apport d’un fumier composté au potager est la pratique la plus répandue. Elle est même obligatoire en maraîchage professionnel. En effet, le premier avantage à composter un fumier est de l’assainir, se prémunir plus encore de quelconques risques sanitaires. Parfois on traite les animaux, les urines gardent quelques résidus médicamenteux. Il est alors de bon ton de laisser du temps au fumier pour éliminer ces éventuels résidus.
Des avantages pour le fumier composté au potager
Autre avantage à composter un fumier en tas, et se valorisera de lui-même. Comme si vous mettiez les ingrédients d’une recette de cuisine dans un saladier pour bien lier l’ensemble plutôt que de tout jeter au sol. La litière imprégnée d’urine et les déjections vont se bonifier l’une et l’autre dans un équilibre d’humidité, d’oxygénation. Vous obtiendrez ainsi un très beau compost. En le répandant frais et non composté au sol, parfois la litière se retrouve d’un côté, les déjections d’un autre. La température monte moins haut (le fumier doit chauffer pour bien se décomposer) et la plus-value n’est pas la même.
Alors, prenez le temps de mettre votre fumier en tas, aérez-le si vous le pouvez tous les 15 jours en brassant le tas. Au bout de 2 à 3 mois, vous aurez un beau compost de fumier prêt à l’emploi.
De nombreux autres avantages viennent s’ajouter à l’utilisation d’un fumier composté. Il prend deux fois moins de place qu’un fumier frais. La paille notamment qui se décompose, s’émiette. Il demande donc deux fois moins de logistique de transport. Il est parfaitement homogène, stable, libère très lentement des minéraux et on peut, de ce fait, l’utiliser toute l’année.
Enfin, grâce à la phase de compostage à chaud, vous aurez moins de graines d’adventices dans votre amendement. C’est une future contrainte de désherbage qui s’épargne à vous.
Le fumier frais pour booster la vie biologique de votre potager
Ces avantages étant dits, vous pourrez aussi amener du fumier frais à votre potager. Parce qu’il est plus grossier, il accentuera le développement de la vie biologique de votre sol.
Les macros organismes vont se régaler de matières grossières à décomposer et vont se démultiplier. Mais ce fumier sera bien moins stable et homogène alors il est fortement conseillé de l’épandre en dehors des périodes de culture. Le meilleur moment, c’est en automne. Le sol est encore bien chaud et actif, il engloutira tout cela durant l’hiver. Vous retrouverez un sol plus meuble et plus riche au printemps !
Au potager d’Olivier : J’utilise le fumier en très grande partie, une fois composté. Je le mets en tas dans un coin ombragé pour qu’il garde une bonne humidité et je brasse ce tas tous les quinze jours. Parfois il m’arrive d’apporter quelques pelletées de fumier frais en surface du sol pendant l’automne, pour démultiplier la vie biologique. Mais vraiment je ressens cette plus-value à composter le fumier, avoir un apport très stable, très agréable au ressenti qui va à la fois améliorer mon sol et nourrir mes cultures.
Richesse du fumier et biodisponibilité au potager
Pour bien comprendre comment utiliser le fumier au potager, il faut connaitre la richesse qu’il contient et comment elle se rend disponible pour nos cultures.
Une ressource peu concentrée en minéraux
Le fumier est une ressource assez peu concentrée en minéraux. On dit d’ailleurs que c’est un amendement et non un engrais dans le sens où ses concentrations en azote, phosphore, potassium sont inférieures à 3%. Vous avez en annexe les concentrations selon les fumiers et le fait qu’ils soient compostés ou pas. On est à mille lieues des engrais de l’industrie qui contiennent parfois plus de 30% d’azote ou encore des engrais naturels comme le sang séché qui comprend 14% d’azote. Non ici on est sur de faibles concentrations parce que le fumier contient du carbone en grande partie.
Un effet au potager sur le moyen/long terme
Cette faible concentration en minéraux et cette richesse en carbone vont avoir un double impact. Déjà il faudra du temps pour que la vie du sol décompose les molécules complexes du fumier, et il faudrait l’emmener en quantité.
Pour l’azote, il faudra plusieurs semaines, plusieurs mois et même plusieurs années pour qu’il se rende disponible pour nos cultures. Eh oui, cet azote est très complexe, relié au carbone (on parle d’azote organique). La vie du sol aura du pain sur la planche pour le déchiqueter, le casser en morceau, qu’il soit absorbable pour nos cultures potagères. On parle de minéralisation de l’azote. Pour le phosphore, le potassium, même s’ils sont plus rapides à être disponibles, il faudra tout de même là aussi quelques semaines, quelques mois pour que le fumier libère sa richesse nutritive.
Alors vous comprenez la conséquence. Il faudra amener du fumier longtemps en amont des cultures (on parle de biodisponibilité lente) et il faudra en amener en quantité (du fait de sa faible concentration en minéraux).
Au potager d’Olivier : J’amène du fumier au potager une fois par an à l’automne. Sachant que c’est un apport très stable, très lent à libérer ses minéraux. Je n’hésite pas à amener de fortes quantités, surtout pour les parcelles qui accueilleront des cultures gourmandes comme la plupart des cultures estivales, tomates, aubergines, poivrons, courgettes… Une bonne brouette pour 10m², voire même deux parfois si j’ai la ressource nécessaire. Parce que nous l’avons vu, l’inconvénient du fumier, c’est qui faut beaucoup de volume, de transport, de temps, d’énergie du jardinier, de logistique pour répondre aux besoins d’un grand potager.
Disparités entre fumiers pour le potager
On peut retenir que plus l’animal est petit et plus le fumier est riche ! On parle aussi souvent de fumier froid, fumier chaud, mais faites avant tout avec le fumier pour lequel vous aurez l’accès le plus facile. Si vous avez un centre équestre proche, un agriculteur, des voisins qui ont des animaux, une micro ferme, etc… faites avec les ressources locales. Et bien sûr, si vous manquez de logistique, de remorque, de moyens de transport, vous trouverez du fumier composté en sac facilement transportable, en jardinerie. On en parle plus bas, voyons d’abord plus en détail les spécificités des fumiers les plus courants que l’on utilise au potager.
Les fumiers de poule et de lapin
Les fumiers de lapin et de poules sont (au moins) deux fois plus concentrés en minéraux qu’un fumier de vache ou de cheval (voir annexe).
Il faut en tenir compte pour apporter les bonnes quantités. Inutile de raisonner en brouette. Tout juste 1 kilo au m² sera déjà une belle dose. Cela correspond à une bonne pelletée. Au-dessus de ces volumes, vous risquez des maladies à apporter trop de richesses nutritives à vos cultures.
Aller plus loin avec notre article sur les fientes et le fumier de poules.
Et notre article sur le fumier de lapin au potager.
Le fumier de mouton pour le potager
Après celui de volaille, c’est le fumier le plus riche en potasse. Cela en fait d’ailleurs sa particularité. Idéal pour répondre aux besoins exigeant des cultures les plus gourmandes, tomates, pommes de terre, betteraves par exemple.
Il est souvent assez pailleux lorsque les crottes sont récupérées avec la litière. Il sera bien plus efficace en l’utilisant composté et évitera tout risque de brûlure des cultures. Pour un bon compostage, il faudra compter bien 90 jours de stockage en maintenant une bonne humidité et en prenant soin de casser les mottes compactes et sèches que peuvent parfois faire les crottes. Il fait partie des fumiers chauds, idéal pour alléger des sols lourds.
Aller plus loin avec notre article sur le fumier de mouton.
Le fumier de cheval
C’est celui le plus répandu et le plus utilisé dans nos potagers. Il monte vite en chaleur et est d’ailleurs parfois utilisé pour confectionner des « couches chaudes », alternance de fumier frais et paille ou foin pour chauffer un espace à semis par exemple.
Lire notre article sur le fumier de cheval au potager.
Le fumier de vache au potager
Un fumier lui aussi très utilisé au potager, également en agriculture du fait des quantités disponibles assez considérables.
Il est plutôt conseillé pour les sols légers tellement ce fumier est lourd et froid. Les bouses complétées d’une litière de paille mettent du temps à se décomposer sans trop de montées en température. Mais une fois composté, il pourra être utilisé pour tout type de sol. Sa richesse nutritive est assez similaire au fumier de cheval, un peu plus riche tout de même, notamment en potassium. On pourra en répandre jusqu’à 3 kilos au m².
Faut-il enfouir le fumier ou le laisser en surface ?
C’est une question qui revient très souvent dans les débats sur les bonnes pratiques au potager. Nombreux sont les jardiniers qui souhaitent bousculer le moins possible leur sol pour favoriser la vie biologique. Alors plusieurs hypothèses sont à envisager avec des pratiques différentes qui en découleront.
Le fumier frais au potager ?
Commençons par l’utilisation du fumier frais au potager. Celui-ci contient une bonne partie d’azote très vite disponible via les urines fraiches, les déjections fraiches. Cet azote aura tendance à se volatiliser sur le fumier n’est pas incorporé dans les premiers centimètres du sol.
De nombreuses études montrent une déperdition d’azote jusqu’à 50% par volatilisation, mais dans le même temps, le fumier a besoin d’oxygène pour se décomposer. Alors il est conseillé de l’enfouir tout en le laissant dans un milieu aérobie, aéré, sur les 10 premiers centimètres de sol maximum. Vous pourrez utiliser la grelinette et le râteau pour minimiser l’impact sur la vie biologique.
Vous pourrez cependant choisir de le laisser en surface et pourquoi pas alors le pailler avec du foin, du broyat, de la tonte, des feuilles mortes, ce que vous aurez sous la main pour là aussi éviter une déperdition d’azote et le protéger d’un lessivage en cas de grosses pluies (on parle de lessivage des minéraux quand la pluie emporte avec elle la richesse du fumier dans les nappes phréatiques).
Le fumier composté : à préférer pour le potager
Concernant le fumier composté, celui-ci est beaucoup plus stable.
L’azote est lié au carbone, les molécules sont complexes. On pourra le laisser en surface sur un sol gorgé de vie biologique. C’est elle, cette vie, qui va travailler mieux que quelconque engin mécanique et incorporer le compost de fumier aux premiers centimètres de sol. Au contraire, sur un sol peu propice au potager, manquant de vie, manquant d’aération ou encore d’humidité, il est conseillé d’enfouir mécaniquement le compost de fumier sur les premiers centimètres. Comme un enfant à ses premiers âges à qui il faut de l’aide pour manger, se développer. Un sol jeune aura besoin de l’aide du jardinier.
Au potager d’Olivier : J’incorpore toujours mes apports sur les 10 premiers centimètres de sol. On est à mille lieues des contraintes d’un labour et la vie du sol n’en est très peu, voire quasiment pas dérangée. J’utilise la grelinette ou parfois un simple croc. Exceptionnellement, sur des parcelles grouillantes de vers, de vie, je raisonne en apports de surface, mais la contrainte d’un sol extrêmement argileux m’impose à aider mon sol pour y incorporer mes apports.
Découvrez d’autres témoignages notre article sur le compost de fumier d’animaux
Acheter son fumier en jardinerie
Vous pouvez tout à fait acheter le fumier pour votre potager en jardinerie. C’est souvent celui de cheval que l’on trouve. On s’éloigne un peu des idées de récupérer de la matière localement, et vous pourrez difficilement en savoir plus sur l’élevage dont il provient…
MAIS, le principe sera presque le même : vous améliorerez légèrement votre sol, et surtout vous nourrirez vos futures cultures. Si vous n’avez pas accès à du fumier frais pour votre potager, et que dans votre contexte vous sentez qu’il serait important d’en amener, n’hésitez pas à le faire. L’avantage est qu’il est desséché, donc plus léger et plus facile à transporter ! Pratique quand on prend de l’âge… 😉
À noter que le fumier de jardinerie est souvent enrichi avec des algues marines ou autres apports organiques. Vous devinez pourquoi ? Simplement parce que, comme nous l’avons vu, le fumier est assez pauvre et peu concentré en minéraux essentiels alors on préfère le vendre additionné d’engrais naturels tels que les algues pour enrichir une plus grande surface du potager avec un seul sac.
Quelle dose de ce fumier apporter au potager ?
Les doses de fumier varient, mais on est généralement sur un apport de 500 grammes de fumier desséché par mètre carré cultivé. Contre 2 à 3 kilos pour un fumier composté.
Et faire un potager sans fumier ?
Le jardinier a de nombreuses cartes en main pour enrichir son sol, l’améliorer, nourrir ses cultures. Si l’accès au fumier vous repousse ou vous est compliqué, vous avez ainsi bien d’autres solutions. Pensez au compost ménager, au compost végétal, aux paillages diversifiés (broyat, foin, paille, tontes, feuilles…) qui mois après mois amèneront de la richesse.
Pensez aussi à la multitude d’engrais naturels qui vont enrichir votre sol. Vous en trouverez en jardinerie ou vous pourrez en fabriquer des faits maison via les cendres, l’urine, les purins… Quoi qu’il en soit, dans une approche biologique du potager, pensez constamment à apporter à votre sol de la richesse organique via le fumier ou toutes les multitudes d’apports issues du monde végétal ou animal.
Si vous souhaitez lire une petit introduction aux engrais, comprendre pourquoi on peut en utiliser (ou non) au potager, nous vous conseillons de venir lire notre article « Engrais au potager, pourquoi en utiliser ?«
Aller plus loin en vidéo :
En espérant vous avoir aidé sur la question du fumier au potager, n’hésitez pas à poser vos questions en commentaires, et à partager cet article autour de vous : cela nous aide beaucoup 🙂
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Très intéressant même si très fourni au niveau des informations (relecture obligatoire pour moi !) Par contre en cliquant sur le développement du fumier de cheval, j’arrive sur le fumier de mouton ! petit bug de votre côté …. ou du mien ?
Merci Véronique pour ce retour 🙂
Oups, petite coquille, c’est corrigé, merci pour votre vigilance !
A très vite
Guillaume
Bonjour,
J’ai trois poules, et je mélange le fumier de celles-ci dans mon compost familial. Je rajoute aussi dans ce compost familial du fumier de cheval. Est-ce aussi une bonne solution ?J’entends par compost familial celui qui est composé d’herbe, de déchets de cuisine, de branchage broye etc merci
Tout est bon, tant que votre compost contient la bonne proportion d’éléments « secs » et « humides » 😉 Rien n’empêche de mixer les différents types de compost. Au contraire !
Bonjour,
Pouvez-vous m’expliquer comment pailler du fumier frais pourra éviter le lessivage svp ? car je me dis que l’eau va tout de même passer au travers du paillage (que ce soit de la tonte ou des copeaux de bois) non ?
Et une autre question : est-il possible de planter des pieds de choux (divers et variés) et épandre du fumier frais dans la même parcelle ? Je sais que les choux sont gourmands mais est-ce que ce ne serait pas trop ? J’aimerais planter pas mal de pieds en novembre et épandre en même temps mon fumier frais pour que le sol travaille en même temps.
Merci par avance si vous trouvez le temps de me répondre 🙂
Bonjour Mélissa. Le simple fait de recouvrir le fumier va limiter cet effet de lessivage, et d’évaporation de l’azote. Mettez une bonne épaisseur de ce que vous avez.
Pour vos choux,c’est tout à fait possible, Maud pratique il me semble avec du fumier de lapin frais au milieu des choux 😉 Ils vont adorer.
A très vite
Je sème mes carottes de printemps en couches directement dans le fumier de mouton composté (conseil d’une productrice dont la fille est éleveuse) Elles s’en portent à merveille.
Serait il possible de faire un article (ou compléter celui-ci) sur éventuel usage du compost issu des toilettes sèches ? Pour expliquer si on peut l’utiliser au jardin ou non, au bout de combien de temps, etc…
Bonjour, Je réponds à cette question, le compost issu de toilettes sèches doit être mis de côté pour une attente d’au moins 3 années avant d’être utilisé au jardin. En effet dans la mesure où la montée en température d’un compost chez soi n’atteint pas les 70° le temps nécessaire à l’abattement des pathogènes présents dans ce produit est très long. Pour sa garantir l’absence de pathogènes (présents dans le tube digestif humain) ce type de compost doit s’utiliser après cette très longue période. Ensuite, il vaut mieux l’utiliser en automne, pour garantir en plus un temps dans le sol sans cultures de surfaces, la compétition entre micro-organismes du sol, affaiblira encore un peu plus s’il reste quoi que ce soit dans le compost de toilettes sèches.
J’aimerais aussi un article scientifiquement étayé à ce sujet. On entend tout et n’importe quoi, un an, deux ans, trois ans de compostage maintenant, sur quelle base ? Les déjections humaines sont manifestement chargées émotionnellement, alors qu’ on n’hésite pas à épandre du fumier frais animal… Les bactéries seraient pathogènes dans un cas et pas dans l’autre? Même sorties de leur biotope? Merci pour vos articles
Amitiés
François
Le fumier frais animal provient de la digestion de végétaux uniquement (les bovins caprins etc ne mangent que de l’herbe), ce qui n’est pas le cas des fèces humains (ou litières animales, chat, chiens etc), la nourriture à base de viande ne donne pas les mêmes populations bactériennes dans le tube digestif, ni les mêmes pathogènes potentiels, sans mentionner les maladies et parasites (la durée longue permet l’abattement des bactéries les plus résistantes). D’ailleurs, les litières de chat ne sont pas forcément recommandées d’utilisation en compostage individuel (mais on ne peut pas empêcher les chats d’entrer au jardin non plus…. Bien sûr, les fumiers et lisiers ne sont pas exempts de risques, des recommandations d’utilisation sont faites, et les épandages doivent respecter des règles strictes du code rural (en automne, sans couvert, interdit en maraîchage…). Ce qui n’est pas forcément réglementé en utilisation individuelle. Il existe un « péril fécal » de transmissions de maladies / parasites, avec les excrétas humains qui n’est pas à prendre à la légère. D’où la recommandation d’avoir 3 bacs, un bac de dépôt (année 1), un bac de maturation qui n’est pas touché (année 2) un bac d’utilisation (année 3).
http://www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/05-022.htm#:~:text=Les%20fumiers%20de%20b%C3%A9tail%20et,citons%20certaines%20souches%20d'E.
Article intéressant, avec un tableau de résistance des principales souches pathogènes des fumiers selon le milieu auquel on les soumet. On y apprend que seul le froid permet une conservation supérieure à un an de la pathogénicité de cryptosporidium. Les autres souches disparaissent beaucoup plus rapidement qu’habituellement préconisé dans des conditions de T° plus élevées. Le fumier issu d’élevages traités aux antibiotiques présentent des risques avérés d’antibio résistance. Et les volailles sont souvent sources de Salmonella et Campylobacter.
Plein d’infos toilettes sèches ici sur Eautarcie : https://www.eautarcie.org/05f.html.
Ce site reprend aussi pas mal d’infos sur l’utilisation de l’eau de pluie.
Bonjour je souhaite utiliser le digestat d’une usine de methanisation. Même fonctionnement que le fumier de vache ? Bon sans les odeurs🤣
Ce n’est pas tout à fait le même fonctionnement. Le digestat est nocif pour certains macro organismes du sol; notamment les ver de terre. On peut oublier au potager bio… mais bon, si l’on a que ça, on peut en mettre de temps en temps…
Je vous recommande « La méthanisation agricole, une énergie qui sent le gaz » de Christophe Gatineau.
Bonjour, j’ai acheté dans le commerce, des sacs de fumier de cheval, de fumiers mélangés (cheval, vache, mouton) et un sac de fumier OR BRUN, puis-je les épandre maintenant dans mon potager avant mes plantations et semis de légumes ?? ou dois-je vraiment attendre l’automne ?
je pensais en saupoudrer une fine couche, griffer pour incorporer légèrement en attendant que la terre se réchauffe, ensuite à la plantation je paillerai ??
Merci pour votre revue
Bonjour, J’ai acheté un sac de fumier de cheval (85% de fumier de cheval composté et 15% d’écorces de pin compostées). les % en azote, phosphore et potasse sont 2,98%, 0,44% et 1,08%. Pour le dosage, sur le sac c’est écrit d’utiliser 10litres par m2. Sachant que le sac contient 50l et qu’il pèse environ 20kg, cela revient à mettre 4kg de ce fumier. Dans votre article vous écrivez que pour ce genre de fumier on utilise en général 500gr par m2. En mettre 10litres au m2 me semble vraiment beaucoup. Alors que me conseillez-vous de faire? (les carrés que je prépare sont sur un terrain assez acide et argileux).
merci
Bonjour Elisabeth, dans ce cas là suivez plutôt les indications du paquet, mais c’est une grosse dose quand même. Peut-être que 2 kilos de ce fumier de cheval suffira ..?
Article très intéressant ! C’est pratique d’avoir réuni les infos sur tous les fumiers au même endroit. Par contre, pourriez-vous m’expliquer la notion de fumier chaud et fumier froid ? Quelle différence d’effet concrètement sur notre sol et nos cultures ? Et faut-il en préférer un plutôt que l’autre en fonction des différentes périodes de l’année et des différentes cultures ?
Dans l’attente de vous lire. A bientôt !
On va faire un article sur le sujet 🙂
A très bientôt
Bonjour. Merci pour cet article bien détaillé. Nous avons apporté du fumier de cheval frais à l’automne. Je viens de le retiré sur certaines planches afin de pouvoir semer. Est-ce que j’ai bien fait? Je pensais le remettre à sa place après. Mais après lecture de votre article je me dis que ça serait peut-être une erreur et que je devrais plutôt le composter et plutôt couvrir le sol de paille et de tonte le reste de la saison. Qu’en pensez-vous? Je possède aussi du fumier composté de l’année dernière. A quel moment l’épandre du coup? Merci beaucoup. Sophie
Vous pouvez le mettre sur les bords de la planche, c’est pas très grave il offrira ses minéraux quand même 🙂
Pour le fumier composté, c’est quand vous le souhaitez.
A bientôt
Bonjour, depuis un mois je récupère près de chez moi du crottin, de cheval, que j’étale aussitôt sur 20 cm, sur toutes mes planches. Ensuite je recouvre de 5cm à peu près de tonte et fini par 20 cm de paille. Est ce que je fais une erreur, car vous parlez souvent de fumier que je n’ai pas. Merci
Bonjour,
Je trouve dans les hauts cantons de l’Hérault un éleveur qui livre des crottes de moutons sans paille dans des sacs de 70 litres scellés.
Le produit est très sec et sans faire bloc malgré la compression du sac.
Il doit certainement le stocker car il ne fait que 2 livraisons par an.
Que penser de la qualité du produit livré et faut-il le composter et le mélanger avec quoi ou l’utiliser tel quel incorporé ou laissé en surface?
Merçi
Ca dépend du prix, mais ca peut être intéressant 😉
Utilisé pur, incorporé légèrement c’est toujours plus sympa, sauf si votre sol est déjà niquel 😀
Le prix: 7€ le sac de 70 litres.
Bonjour,
Peut on mettre du fumier frais au pied des arbres fruitiers ?
Je vous remercie par avance
Pour les fruitiers, aucun souci 🙂 Faites vous plaisir.