Pourquoi nous parler du potager d’hiver, alors qu’à cette saison il gèle et les plantes sont au repos ?
Et bien nous verrons que moyennant un minimum d’organisation et de moyens, il est tout à fait possible de récolter des légumes frais en hiver dans son potager, sans trop de difficultés. C’est au printemps et en été que se joue le potager de la saison hivernale…
Sommaire
Potager d’hiver : des conditions pas si défavorables
Septembre arrive, c’est la rentrée… En général, dans les semaines qui suivent, les potagers se dépouillent de toute leur animation estivale. Les planches de culture se vident, deviennent toutes grises, parsemées de restes de culture. Les dernières tomates et courgettes sont récoltées, ou parfois abandonnées au grand bonheur des oiseaux et autres rongeurs. C’est pourtant, avec le printemps, la meilleure saison pour les légumes au potager ! Le potager d’hiver ne s’entretient que très peu : pas ou peu de désherbage, pas ou peu d’arrosages… C’est à se demander pourquoi tout le monde abandonne le jardin à cette saison 😉
Température et intempéries
Les températures redeviennent clémentes, bien loin des canicules estivales. Il faut en effet se rappeler que la majorité des espèces voient leur croissance ralentie, voire stoppée, dès lors que les températures sont supérieures à 30 degrés. Ces dernières années, c’est un phénomène de plus en plus fréquent, malheureusement, avec le dérèglement climatique. Les belles journées automnales se prolongent de plus en plus tard en saison.
Avec un sol bien réchauffé en été, et le retour des pluies automnales, ce sont des conditions très favorables pour l’implantation et/ou le développement de nos légumes préférés. Ou pour un allongement des durées de récolte des légumes d’été !
De la même manière, les hivers sont globalement plus doux. Les périodes de gel intense moins longues et moins intenses. Les enneigements moins longs et moins importants. Les conditions météorologiques hivernales sont donc globalement plus favorables pour nos légumes.
Lire notre article : Protéger ses cultures du gel
Ravageurs et indésirables au potager d’hiver
Avec le rafraîchissement des températures, et la diminution de la durée du jour, la saison hivernale voit ralentir puis disparaître le développement des adventices.
Finies les longues séances de désherbage et autres binages pour limiter la concurrence au sein des planches de culture : le potager d’hiver est nettement plus clément !
Les ravageurs commencent aussi à entrer en léthargie. Les limaces, pucerons et autres altises finissent par lâcher prise au potager, pour nous laisser profiter de nos cultures.
Il faudra tout de même rester vigilant, notamment avec les rongeurs. Mais également avec certaines espèces (la chenille de la Piéride du chou par exemple) qui profitent elles aussi du réchauffement climatique. Elle restent actives encore plus longtemps malheureusement…
Potager d’hiver : des moyens de protection pour contrer le froid
Pour lutter, ou du moins limiter leurs effets indésirables, contre la rigueur des conditions hivernales, le jardinier a désormais à sa disposition une batterie de moyens qu’il pourra utiliser à son gré, voir combiner pour une plus grande efficacité.
Les jardineries en regorgent, mais tout n’est pas utile non plus. Certaines de ces techniques sont connues et pratiquées depuis des lustres, d’autres ont été plus récemment développées.
Il est par contre une recommandation constante pour l’usage de ces différentes techniques : gardez un œil sur les prévisions météo…
Paillage et potager d’hiver
Le paillage en saison froide est un bon moyen de protéger le sol de la rigueur des intempéries (battance et tassement, lessivage et érosion). Il constitue un abri très favorable à la macro et microfaune qui pourra continuer son action de travail du sol. Il permet également d’éviter que le sol ne gèle, ce qui sera beaucoup plus commode pour arracher des poireaux ou des carottes ! Nous vous en parlions dans notre article sur le potager de montagne.
Aller plus loin avec nos articles :
• sur le paillage au potager
• plus spécifiquement, sur le paillage du potager en hiver
Les voiles de forçage
Les voiles d’hivernage, aussi appelés voiles de forçage, permettent de protéger les légumes du froid, tout en laissant passer la lumière nécessaire à leur survie. Les P17 et autres P30 peuvent être utilisés de différentes manières. Une recommandation toutefois : bien veiller à une installation solide, du fait de la rigueur des conditions hivernales (pluie, vent, poids de la neige).
Aller plus loin avec notre article sur les voiles de forçage/hivernage au potager
Les tunnels : un vrai plus pour le potager d’hiver
L’installation d’un tunnel ne nécessite que peu de moyens. Pratique, mobile, réutilisable, ce mode de protection assure une excellente protection hivernale. Il conviendra toutefois d’être attentif à l’assèchement du sol (ne pas hésiter à arroser), et à la condensation qui pourra favoriser le développement de moisissures et autres pourritures. Par de belles journées ensoleillées, la température y grimpe assez rapidement. Veillez ainsi à les aérer régulièrement… sans oublier de les refermer à la tombée du jour ! Attention également à la solidité de l’installation vis-à-vis des intempéries (neige, vent).
Les châssis
Les châssis constituent une structure plus stable que les tunnels, remplissant les mêmes fonctions. En parpaings, en planches de coffrage, en pierres, recouverts de vitres, de plaques de polycarbonate, tout est possible. Pour des installations plus mobiles, on peut même en fabriquer en rassemblant quelques bottes de paille, recouvertes de vitres de récupération. Ils pourront utilement être recouverts d’une protection supplémentaire (nattes de paille, papier à bulle) pour une isolation supplémentaire. Les carrés potagers peuvent ainsi se transformer très rapidement en châssis. Mêmes recommandations que pour le tunnel : aération, résistance des installations au vent et au poids de la pluie ou de la neige.
Aller plus loin : faire un châssis pour son potager
Une serre : la meilleure solution pour récolter tout l’hiver
Une serre permet également de gagner quelques degrés supplémentaires qui peuvent faire la différence à cette saison délicate.
Elle peut très facilement être combinée avec des voiles ou avec un tunnel. Selon sa taille, l’inertie des températures n’est pas la même : plus elle sera petite et plus les conditions seront proches de l’extérieur. Contrairement aux idées reçues, la serre n’empêche pas le gel ! Elle se réchauffera par contre très rapidement, dès les premiers rayons du soleil. Elle nécessite également un arrosage, à une fréquence moindre bien entendu qu’en pleine saison : compter un à deux arrosages par mois en moyenne, en fonction de l’humidité du sol.
Comment faire son potager d’hiver
Une si longue période…
De nos jours, sauf à se plonger dans une littérature un peu spécialisée, force est de constater que le potager en hiver n’existe pas ou peu. Il n’y a qu’à regarder les nombreux calendriers de semis et de culture pour s’en rendre compte. Pourtant, sur les 12 mois que compte une année, la période « hivernale » en représente près de la moitié, d’octobre à mars. Dommage de tout abandonner aussi longtemps… L’hiver n’est pas une saison perdue pour la culture des légumes. Ce n’est effectivement pas une saison de croissance (encore que, avec les évolutions du climat…), mais c’est une saison de récolte !
La difficulté principale du potager d’hiver
En souhaitant faire un potager d’hiver, vous allez être confronté à un problème de taille selon les espèces : faire passer l’été aux cultures (et être là pour en prendre soin).
Il y a, pour résumer, deux périodes de semis/plantations pour récolter en hiver :
• les légumes qui se sèment avant le plein été, au début de l’été, ou en plein été, la catégorie 1 : carottes, betteraves, panais, choux, radis noirs, céleris, navets et poireaux principalement.
• les légumes qui peuvent encore se semer tout début septembre (ou courant septembre pour les régions plus douces), la catégorie 2 : laitues, mâches, épinards, radis, blettes principalement.
Vous l’aurez compris, la catégorie 2 est plus simple à gérer, car on n’a pas à faire traverser l’été à nos cultures. Si vous manquez de place, que vous n’êtes pas souvent à la maison, ou autre, privilégiez cette deuxième catégorie 😉
Vous pourrez en bonus aller acheter des plants tout début septembre pour ces légumes que vous n’aurez pas pu faire, on en parle plus bas.
Nous vous donnons également toutes les dates de semis dans notre calendrier des semis/almanach du potager 😉
Alors, vous êtes à la maison l’été et vous pourrez vous occuper de vos semis, ou vous préférez tout remettre à septembre pour avoir l’esprit tranquille ? 😉
Maintenant que vous avez fait votre choix sur les types de culture que vous allez installer, voyons d’autres conseils pour réussir ce fameux potager d’hiver.
Éviter de fertiliser le potager d’hiver
En automne et en hiver, évitez les apports de fertilisants en général, et notamment d’azote. En effet, la plante diminuant sa croissance, elle aura beaucoup moins de besoins. Dans le cas de l’azote, la teneur en nitrates non transformés risquerait d’augmenter dans la plante.
Les amendements seront réservés à la préparation des planches de culture pour la future saison potagère : inutile de mettre du fumier à vos cultures d’hiver en plein mois de décembre : les bactéries ne travaillent plus ou presque plus, et ce sont elles qui « rendent le fumier assimilable » par les plantes.
Pour l’exemple, les minéraux contenus dans ce fumier seront en fait disponibles au printemps prochain (et en partie lessivés par les pluies).
Faire ses plants… ou pas !
Un des secrets du potager d’hiver, c’est de semer et planter au bon moment. Mais c’est aussi une des principales difficultés, je vous en parlais plus haut !
Selon l’espèce, la durée de développement peut être très différente. De 3 à 4 mois pour une salade, 8 mois et plus pour le poireau par exemple. Il y a donc un petit enjeu de logistique et de planification anticipée à mettre en place pour ne pas louper le coche.
L’astuce si cela vous fait peur, ou si tout simplement vous n’avez pas envie de vous embêter : les jardineries, pépiniéristes ou maraîchers proposent des plants tout au long de la saison.
Il est ainsi encore possible de se procurer des plants de betteraves, choux, salades et autres à la rentrée de septembre. C’est d’autant plus commode que la réussite des plants en été est assez délicate compte tenu des températures, certaines espèces ne germant pas au-delà de 20 – 25 °. Vous pouvez donc partir sereinement en vacances, et installer un énorme potager d’hiver dès la rentrée ! 😉
Ne tardez pas trop cela dit, plus tôt vous planterez, mieux ce sera, surtout si vous n’êtes pas dans un climat particulièrement doux.
Pour ma part avec mon climat doux, je préfère même complètement attendre septembre pour lancer mon potager d’hiver : les températures sont si hautes en été que les cultures n’aiment pas ça. Et pour cette raison, et le fait que souvent je suis en vacances en août, je vais chercher des plants chez un producteur. Début septembre j’installe tout ça au potager, et ces cultures prennent le relai des cultures d’été dépérissantes pour certaines.
Chez moi en Corrèze je préfère semer les dernières choses fin août au plus tard, sinon les blettes, betteraves, carottes notamment, même sous serre, n’arrivent pas à maturité. Vous avez toutes les dates dans le calendrier Terra
Anticiper l’implantation des cultures pour réussir son potager d’hiver
Les plantes ralentissent leur développement avec la diminution de la durée du jour. Tout doit donc être planté ou presque avant l’arrivée des intempéries hivernales. Ce qui pose parfois des difficultés en cas de manque de place au potager. Selon la durée de développement, certains légumes à récolter en hiver doivent en effet être implantés alors que les cultures estivales sont encore en place.
On retrouve ici l’intérêt et le gain de temps de faire ses plants en godets, barquettes, etc. Ou de se les procurer, plutôt que de monopoliser des emplacements directement sur les planches de culture pour y réaliser des semis en pépinière.
La contre-plantation pour gagner du temps et de la place
Une autre pratique qui permet de mieux gérer l’implantation des légumes d’hiver : la contre-plantation. Cette technique permet ainsi d’implanter les plantules de nos futurs légumes, alors que la culture précédente n’est pas encore terminée. Vous obtiendrez ainsi une succession de culture sans temps mort. Voici des exemples assez simples à mettre en œuvre que je mets en pratique au jardin :
• Taillez vos tomates à 50 cm du sol après que les premiers bouquets aient été récoltés. Cela va permettre d’apporter plus de lumière au sol. Vous pourrez y implanter un légume à durée de développement courte (salade, mâche, épinard, betterave).
• Même pratique avec les courgettes : taillez les premières feuilles, généralement abîmées par l’oïdium, pour dégager de la place.
• Pour un légume à durée de développement plus long comme le chou pommé par exemple, n’hésitez pas à les repiquer au milieu de vos batavias d’été par exemple.
Observer son potager
Une des vertus du jardinier, en plus de la patience, est l’observation. Elle prend tout son intérêt pour la mise en place du potager d’hiver. Tous les phénomènes ou toutes les situations qui pourront permettre de gagner quelques degrés doivent être mis à profit pour maximiser les chances de réussite. Citons ici l’exposition par rapport au vent, la présence de murs ou de murets permettant d’accumuler de la chaleur en journée et de la restituer la nuit, les zones d’ombrage d’arbres, arbustes ou bâtiments, les zones où le givre disparaît dès l’apparition des premiers rayons du soleil, etc. Ouvrez l’œil, et surtout notez pour vous souvenir !
Plus vous offrirez un micro climat favorable à vos cultures d’hiver, plus elles profiteront et vous offriront de belles récoltes en échange.
Vous avez des petits coins protégés du vent et ensoleillés sur votre terrain ? Installez-y un potager d’hiver : vos légumes s’en sortiront mieux !
L’arrosage du potager et des cultures d’hiver
Un vieil adage dit que « si l’été est pourri, les légumes d’hiver sont garantis ». Selon les régions, l’année 2021 en aura été un bel exemple.
En plein été…
L’arrosage est un facteur clé pour la réussite du potager d’hiver. Et en particulier pour les légumes de la catégorie 1 que nous avons vu plus haut. Ces légumes doivent en effet traverser les rigueurs des températures et du manque d’eau en été. Diverses solutions techniques plus ou moins sophistiquées nous sont aujourd’hui offertes pour apporter de l’eau au potager.
• Les oyas, pots en terre cuite, permettent aux racines de la plante d’aller chercher l’eau par capillarité. Il en existe de différentes tailles et différentes formes, à des coûts différents aussi.
• Des systèmes d’arrosage automatique se sont également développés ces dernières années. Avec programmateurs, sur batteries ou sur panneaux solaires, avec asperseurs ou gouteurs, ou encore tuyaux microporeux, etc.
Bref, il y en a pour tous les goûts et pour toutes les bourses ! Et durant votre absence plus ou moins prolongée en cas de congés d’été, le recours à des amis, voisins, de la famille reste une solution ultra-pratique pour arroser. Tout en leur permettant de se délecter de vos bons légumes !
Si vous n’avez aucune solution, vous pourrez vous rabattre sur les légumes de la catégorie 2 que l’on installe dès septembre.
L’arrosage au potager d’hiver et d’automne
Durant l’automne, le potager ne nécessite généralement pas beaucoup d’arrosage. Le retour des pluies est suffisant pour maintenir l’humidité nécessaire au développement des légumes. Ceci doit évidemment être nuancé selon les régions, et les tendances actuelles du réchauffement climatique vont vers des automnes de plus en plus secs.
Pendant l’hiver, les arrosages sont en principe limités aux serres, tunnels et autres châssis. Les légumes sont en effet abrités des intempéries, mais pour autant leurs besoins en eau sont bien réels. En plein hiver, on privilégiera un arrosage en matinée. On évitera aussi de mouiller les feuilles vis-à-vis des risques de gels et de maladies comme le mildiou de la laitue.
Guillaume : sous ma serre, je réalise quand même un bon gros arrosage par aspersion une fois par mois, pour que le paillage soit humidifié et continue à se décomposer, et offrir toute sa richesse la saison prochaine. J’attend une belle journée ensoleillée, j’arrose bien toute la matinée et je laisse sécher l’après-midi, tout grand ouvert !
Quelques espèces à récolter en hiver
Les bienfaits du potager en hiver : bon pour le corps, et l’esprit !
Récolter ses légumes en hiver ne peut qu’être bénéfique pour le jardinier.
Quoi de plus agréable en effet que de se sortir de la torpeur hivernale et de l’ambiance feutrée du canapé, pour se rendre, bien protégé du froid ou de l’humidité, dans son potager pour y prendre un bon bol d’air frais, et y effectuer quelques récoltes encore !
Ces légumes récoltés sont aussi autant d’achats qu’il n’y aura pas besoin de faire sur le marché ou dans les supermarchés. Ainsi, pas de tentation de craquer sur un légume ou un fruit qui aurait été produit à contre-saison… Ou qui proviendrait de contrées lointaines, avec une débauche de dépenses énergétiques pour sa production, son stockage et son transport.
Enfin, ces légumes fraîchement récoltés constituent des apports précieux pour le corps humain et sa santé. Ils regorgent en effet de vitamines, minéraux et autres fibres tellement précieux en cette saison où notre système immunitaire est mis à rude épreuve. Bien meilleur en tout cas qu’une boîte de conserve !
Légumes résistants au gel ?
Dans tous les guides de jardinage, ou chez tous les marchands grainetiers, on trouve des données et des indications sur les capacités des différentes espèces à résister au froid. En réalité, les espèces sont globalement plus résistantes qu’annoncé, et bien plus robustes. Et selon les espèces, il existe des variétés plus adaptées aux conditions hivernales que d’autres.
Ainsi, il n’est pas rare d’observer des légumes complètement gelés au petit matin, et qui vont dégeler progressivement dans la journée au fur et à mesure que les températures grimpent (attention, il ne faut surtout pas toucher ou manipuler un légume qui est gelé : c’est sa mort assurée). Une exposition au froid ou au gel pendant quelques heures n’entraîne donc pas la mort de nos légumes. Par contre, un gel intense et prolongé sur plusieurs jours ou plusieurs semaines pourra entraîner des dégâts irréversibles.
Des légumes « faciles » pour potager d’hiver
Voici quelques légumes pour lesquels les itinéraires de culture ne sont pas trop compliqués. Et qui devraient vous permettre de faire quelques belles récoltes tout au long de l’hiver. Les données sont générales et ciblées pour une récolte hivernale. Si vous souhaitez les affiner, en fonction de votre situation géographique ou en fonction des variétés, nous vous invitons à consulter les différents calendriers sur TERRA, ainsi que notre légumothèque.
La betterave
Semis | Au plus tard fin juin – début juillet pour des récoltes en automne/hiver. Vous pourrez les semer plus tard mais il faudra les protéger avec des voiles pour qu’elles finissent leur croissance. En climat doux on pourra semer jusqu’à fin août. En godets, alvéoles ou barquettes Éclaircir pour ne laisser que 1 à 3 plantules Planter pleine terre au stade 5 / 6 feuilles, espacement 15 à 20 cm Culture modérément gourmande Variété à privilégier : chioggia, cylindra, crapaudine, plate d’Egypte, ronde de Détroit |
Entretien | Arroser régulièrement, surtout en été |
Récolte | Possibilité de ne récolter que les feuilles (agrémentent les salades) Au fur et à mesure des besoins, selon la taille souhaitée Ramasser si les prévisions annoncent un gel prolongé inférieur à -4° (ou pailler fortement) Stocker en cave (sable) ou en silo après avoir coupé le feuillage et le pivot |
Le chou pommé
Semis | Selon le climat : avant fin avril pour plantation avant fin juin et récolte en fin d’été/automne, ou jusqu’à fin juin pour plantation jusqu’à fin août, pour une récolte tardive, en automne/hiver. En godets, alvéoles ou barquettes Planter profondément en pleine terre au stade 6 / 8 feuilles, espacement 50 cm minimum Culture très gourmande Variété à privilégier : brunswick, tête de pierre, cœur de bœuf, quintal d’Alsace, tête noire |
Entretien | Arrosage régulier Paillage Attention aux nombreux ravageurs (limaces, altises, piérides, …) |
Récolte | Quand les pommes sont bien formées |
L’épinard
Semis | À partir de mi-août jusqu’à fin septembre au plus tard (il faudra, selon les climats, les protéger un peu pour qu’ils finissent de pousser plus facilement). En pleine terre ou en alvéoles Laisser un plant tous les 8 à 10 cm environ Culture gourmande Variété à privilégier : géant d’hiver, monstrueux de Viroflay, matador |
Entretien | Arrosage régulier, sans excès Attention aux gastéropodes |
Récolte | Cueillette feuille à feuille, selon la consommation souhaitée (salade ou cuits) |
La mâche
Semis | À partir de début août jusqu’à fin octobre pour une récolte d’octobre à mars. En pleine terre (délicat) ou en alvéoles (poquets) à repiquer tous les 5 à 10 cm Astuce : étaler les semis pour étaler les récoltes Culture peu gourmande et peu regardante, elle apprécie même les sols tassés. |
Entretien | Aucun en extérieur, léger arrosage sous serre ou tunnel. |
Récolte | Prélever les rosettes entières, ou feuille à feuille pour faire durer la culture |
Le poireau
Semis | Avril au plus tard si possible, idéalement mars, pour repiquage avant mi-juillet. Des semis fin août pourront offrir des récoltes, des « poireaux baguettes » au mois d’avril. En pleine terre, pots ou barquettes Repiquer profondément un plant tous les 15 à 20 cm (système racinaire très développé) Culture gourmande Variété à privilégier : hannibal, bleu de Solaise, géant d’hievr Ténor, monstrueux de Carentan, long de Maizière, Saint Victor |
Entretien | Arrosage régulier par aspersion pour limiter les dégâts de la teigne du poireau |
Récolte | À fur et à mesure des besoins. N’oubliez pas la fourche-bêche. Le paillage facilite la récolte |
La salade
Semis | Semi de mi-juillet à août, voire septembre sous serre ou en climat doux. Dans une serre, les laitues continuent de pousser un peu durant l’hiver : on peut alors récolter feuille par feuille et manger de la salade tout l’hiver, même sur une petite surface. En pleine terre, barquettes ou alvéoles Repiquage au stade 4 à 6 feuilles, tous les 25 à 30 cm. Les laitues à couper peuvent être plantées un peu plus proches. Culture peu gourmande, mais besoins d’azote Variété à privilégier : appia, attraktion, verpia, rouge grenobloise, sierra, panisse, bowl verte, scarole géante Salanca, scarole grosse bouclée, frisée Walonne |
Entretien | Arrosage régulier Attention aux gastéropodes |
Récolte | Dès que les pommes sont formées, ou feuille par feuille (toutes les variétés peuvent se récolter feuille par feuille, pas uniquement les laitues à couper). |
Mais ce n’est pas tout ! Il en existe tellement d’autres : chou kale, chou de Milan, vous pouvez même cultiver des choux fleurs ou des choux brocolis à jet qui produiront en sortie d’hiver, des moutardes asiatiques au goût détonnant et aux couleurs variées… Des navets, des rutabagas, des radis noirs, de la roquette… Le potager d’hiver nous réserve pleins de surprises merveilleuses, mais pour les découvrir le jardinier doit encore oser se lancer ! 😉
En espérant vous avoir convaincu pour cultiver un potager d’hiver 😀
N’hésitez pas à partager cet article dans votre entourage, et à nous poser des questions !
Merci à Denis pour la rédaction et toutes les astuces.
Bonjour Olivier
Ou te procures tu tes plans pour les légumes d’hiver
Merci
Je suis sur Perols 😊
Absolument génial comme article ! C’est un sujet si peu traité et pourtant l’on y découvre qu’il est possible de faire beaucoup de choses pour cette saison hivernale. Vraiment une belle découverte ! Merci Denis ! (et aux autres bien sur !) 🙂
Du shizo ? merci pour cet article trés encourageant : pile au bon moment, ça actualise bien la préparation de l’ hiver de notre potager social, experimental, et convivial ! ici plein sud ( le jardin de Gutenberg, 400m2, 20 adhérents, jardin d’insertion et remobilisation sociale à Grabels proche Montpellier ) , j’ai souvent trouvé regrettable que les potagers ne soient plus si attrayant l’hiver alors que les conditions climatiques sont souvent moins difficile. Nombre de maraichers professionnels de ma connaissance cesse même toute activité pour faire « cracher » de la tomate à la saison suivante, alors qu’avec un minimum d’organisation…
Chez nous , bien à l’abri, ombre et arrosage, 2 semis fin juin et courant été, sous voile jusqu’en octobre et sous tunnel si grand froid, du brocoli (presque ) tout l’hiver !
Bravo et merci pour votre travail
Presque ! :-p Mais c’est asiatique 😉
A bientôt et merci pour le message.
Très motivant… merci pour l’article et les idées.
Sylvie
Excellent article, merci!
Y’a plus qu’à 😉
Moutarde indienne😀
Du chou mizuna? Et de la moutarde?
Merci pour cet article qui m’a éclairé sur beaucoup de points. C’est décidé, je me lance pour le potager d’hiver!! 😊
Red midzuna la salade asiatique. Je vais devoir en resemer car mes semis en mini mottes plantés il y a 15 jours (plusieurs espèces de pousses asiatiques) se font dévorer à petites altises. Depuis, je me suis procuré 30 m² de filet anti insecte (récup chez un maraicher bio qui n’utilisait plus les filets d’un mètre de large 🙂 ). Super article sur le potager d’hiver dont je suis friand. Un vrai jardinier jardine toute l’année ;). Je conseille l’ouvrage : Le potager au coeur de l’hiver de Wolfgang PALME Editions Tana. Il est fertile d’idées avec de belles images.
En hivers il y a aussi la Midzuna, la claytone de Cuba ou pourpier d’hivers, la moutarde chinoise, ciboule de Chine, livèche et d’autres j’imagine 😉 Perso, en BE, je refais des semis de Haricots tardif, de laitues, de radis, navet et ai des plants de courgettes qui vont aller remplacer ceux qui commencent à dépérir. C’est une première année pour moi de tenter l’aventure de la culture d’hivers. J’ai heureusement une serre depuis Novembre dernier. Merci Denis pour ce merveilleux article.
Super intéressant ! Merci beaucoup pour les infos !
Mais alors, quand peut on enrichir le sol sur les parcelles, si les cultures été/hiver s’enchainent ?
On peut mettre du compost, au lieu de mettre du paillage 😉
Article passionnant et très clair : bravo! Déjà l’ hiver denier j’ai récolté ( parfois le hasard ou des semis trop tardifs qui ont profité de l’hiver doux, et même des fins de paquets périmés tentés !) et c’est super gratifiant… Je sens que je vais m’abonner à Terra potager incessamment!
Décidément, il semblerait que nous soyons tous(tes) connectés(es) 🥳 Je viens de terminer le livre de W. Palme et me demandais par où j’allais commencer! Les productions d’été sont loin d’être terminées, mais je piaffe de pourvoir jardiner enfin sans chaleur! Merci pour votre article qui – comme toujours – est pratico-pratique 😇J’ai déjà listé légumes et semenciers; j’irai faire un tour sur votre calendrier de semis/plantations pour m’en inspirer. Habituellement nous laissons toutes les plantations d’été en place sans rien couper pour que le petit monde du dessous puisse s’alimenter + compostage de surface. Nos oyas (fabriquées maison) restent en terre tout l’hiver Nous avons eu des températures négatives les nuits parfois jusqu’à moins 6°, et ce pendant plusieurs mois.Elles sont bien calées dans les buttes mais vides!!! Nous en avons + de 80, pas de place pour les entreposer à l’intérieur. Nous les enlevons avant le printemps pour les nettoyer et remplir les trous de déchets verts et pluches. Entre oyas et restes de culture il faudra trouver de la place pour ce jardin d’hiver! Merci à vous!
Bonjour,
Super article pour préparer cet hiver abondant…
et tu parles « d’aiguilles d’irrigation auto-régulantes » : Où est-ce qu’on trouve ça ?
Merci
Luc
Bonjour Luc j’avais trouvé les miennes sur serre en direct je crois bien… Mais il y a moins cher ailleurs.