Ami(e)s de Terra bien le bonjour,

Toute l’équipe de Terra vous présente ses meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2023 : une santé de fer (il la faut pour jardiner !), des nouvelles résolutions, des projets nombreux au potager, des récoltes à foison… Bref, que cette année 2023 soit pour vous toutes et tous très riche.

Comme annoncé dans le dernier JDB de 2022, on démarre cette année avec un nouveau format. On y  détaillera les activités de saison à faire au potager, avec des explications plus détaillées, plus d’astuces et, on l’espère, plus d’inspiration pour vous, lecteurs. Notre objectif n’a pas changé depuis la naissance de Terra : vous aider à récolter toujours plus de légumes dans vos jardins. C’est donc parti pour ce nouveau rendez-vous !

PS : n’hésitez pas à nous dire ce que vous pensez de ce nouveau format en commentaire : c’est très important pour nous. Merci !

Alors, hiver ou pas hiver ?

Même si l’on annonce un épisode hivernal à venir ces prochains jours, les températures sont d’une douceur jamais vue en ce début janvier, dans la continuité d’une année 2022 comme ayant été l’année la plus chaude depuis que les enregistrements météorologiques existent.

Tout juste une petite vague de froid en décembre, marquée par des gelées assez sévères tout de même, mais qui n’ont pas duré, et par un petit manteau neigeux dans certaines régions, lui aussi de courte durée.

Avec cette météo quasi printanière, la sève commence à bouillonner dans les veines du jardinier.

Mais attention ! Le Général Hiver n’a peut-être pas dit son dernier mot. Le retour du froid peut encore être brutal et calmer nos ardeurs. Il est prudent de garder un œil sur les prévisions météo. Le maître-mot est donc encore la patience… Malgré tout, il y a un peu d’activité autour du potager en janvier, et c’est ce que nous allons voir.

Les récoltes du moment

C’est la pleine saison des légumes d’hiver que sont les choux (que l’on a planté en été, au mois de juillet généralement). Choux de Bruxelles, choux pommés ou encore choux kale, ce sont de vraies bombes nutritionnelles. Pour les kale, il faut récolter les feuilles de bas en haut, au fur et à mesure de leur développement. Comme pour le chou de Bruxelles, quelques gelées vont les adoucir et rendre leur consommation bien meilleure.

Les mâches (semées en septembre) sont également récoltées au fur et à mesure, selon vos besoins. Si vous avez pris soin d’étaler vos semis, vous pourrez vous en régaler tout au long de l’hiver. Vous pouvez soit récolter les rosettes entières, soit feuille à feuille. Veillez simplement à récolter les plus grosses. À chacun sa méthode ! Guillaume en a fait quelques lignes sur ce sujet.

C’est également la pleine saison du poireau d’hiver. L’absence de gel facilite grandement son arrachage. N’hésitez pas à pailler votre culture : en cas de gel prolongé, vous pourrez continuer à les arracher, sans qu’ils ne se cassent en terre.

Enfin, à cette saison on peut récolter tous les mescluns, laitues & cie sous serre notamment. Sans oublier les légumes de conservation, courges, patates douces et autres.

Aller plus loin : Réussir son potager d’hiver

Sur les parcelles en janvier

En ce moment, ne pas travailler son sol est préférable. Si le sol est gorgé d’eau, il vaut mieux en effet éviter tout travail du sol.

D’une part vous allez anéantir tout le travail de structuration et d’aération effectué par les vers de terre à l’automne, et d’autre part vous risquez de le compacter (notamment dans le cas des sols argileux), ce qui risque de compliquer votre année de culture.

Si ce n’est pas déjà fait, couvrez vos planches d’un paillage protecteur. La vie du sol (micro et macro organismes), ainsi que la structure de votre sol en seront grandement protégés.

Si vous n’êtes pas encore convaincus, allez voir les articles sur le blog Terra sur le sujet.

En cas de refroidissement, il est encore temps de protéger les cultures encore en place (par exemple la salade d’hiver). Installez un voile de forçage (P17 ou P30), si possible sur des arceaux (ou toute autre structure), pour qu’il ne touche pas les végétaux. Attention à bien les arrimer : les périodes de vent sont fréquentes à cette saison ! Lors de ces coups de vent hivernaux, il n’est pas rare de voir flotter dans les airs de grands voiles fantomatiques 🙂 …

Par beau temps, dès que le soleil pointe le bout de son nez, pensez à aérer pendant les quelques heures les plus favorables la serre, les tunnels, les châssis. Cela permettra au sol de capter le moindre rayon de soleil pour accumuler de la chaleur, et d’évacuer l’excès d’humidité. Hormis en cas de longue période de gel intense, c’est en règle générale l’excès d’humidité qui est fatal à nos légumes. Attention par contre à veiller à tout remettre en place dès que la température diminue et que le soleil se cache.

Avec des températures aussi douces qu’on a connu ces dernières semaines, pensez aussi à arroser dans la serre. L’activité biologique, déjà réduite du fait des températures, aura ainsi bien plus de facilité à redémarrer dès que les conditions seront favorables. Veillez à utiliser de l’eau que vous aurez stockée directement dans la serre : elle sera alors à température ambiante, ce qui évitera les chocs thermiques pour les légumes.

Au verger

On sort ici un peu du cadre du potager 😉

C’est le moment de tailler les arbres et arbustes fruitiers, hors période de gel bien entendu. Débarrassez-les des branches mortes. Vous pouvez récupérer les branches pour en faire des tuteurs par exemple, ou encore mieux, une haie sèche (ou haie de Benjes). Installez des piquets, espacés de 40 / 50 cm par exemple. Faites une seconde rangée à 50 cm voire 1 mètre de la première rangé, selon vos possibilités. Entassez ensuite les branches dans le sens de la longueur entre les deux rangées. Vous allez ainsi créer un ilot d’accueil et de diversité très précieux au potager. En se décomposant progressivement, elle va accueillir de nombreux habitants : insectes, oiseaux, rongeurs,  batraciens, etc… Vous pouvez même en profiter pour y faire pousser quelques plantes grimpantes : capucines, ipomées, haricots, courges, etc… N’hésitez pas à la recharger au fur et à mesure de vos tailles. On vous renvoie à l’excellent article du potager permacole sur les haies de Benjes.

Il est encore temps de planter des arbres et arbustes à racines nues hors période de gel. Réaliser un pralin (= boue épaisse) dans lequel vous tremperez généreusement les racines, pour bien les hydrater. Une fois votre arbre ou arbuste en place, attention à ne pas tasser trop vigoureusement le sol. Un trop fort compactage dans ces sols bien humides conduirait à étouffer les racines, et à compromettre la reprise de votre plant. Pensez également à arroser à la plantation, même si le sol est bien humide. En cas de sécheresse printanière ou estivale, il faudra continuer de l’arroser pour qu’il s’enracine correctement.

Entretien de l’outillage

Tâches ingrates, mais ô combien nécessaires. Veiller à nettoyer, brosser, laver, affûter tout votre outillage de jardinage. Un nettoyage et un entretien réguliers augmentent la durée de vie d’un outil, quel qu’il soit. Cela vous permettra d’être fin prêt quand le rush des semis et des plantations arrivera. Quoi de plus désagréable que de s’apercevoir que le manche du râteau est cassé au moment où on en a besoin pour dépailler nos parcelles… Et puis, on a tout de même beaucoup plus de plaisir à utiliser un outil fonctionnel : jardiner avec est ainsi beaucoup plus agréable ! Prenez soin de vos outils 😉

Organisation du potager

Au coin de la cheminée, la trêve des confiseurs est le moment le plus propice pour réfléchir à de nouveaux projets, de nouveaux aménagements, analyser les échecs et les réussites des années passées au potager.

Vous pouvez planifier les cultures de la nouvelle année : cela vous permettra de ne pas rater la bonne période pour le semis de tel ou tel légume, ou bien d’avoir le potager trop rapidement rempli au point de ne plus pouvoir y caser une salade ! C’est le moment de choisir quels légumes on veut cultiver, et d’en déterminer les quantités par rapport aux années précédentes.

Profitez-en aussi pour faire le point sur vos semences : les nouveaux catalogues des semenciers sont à cette époque déjà tous disponibles. Quelles variétés ai-je en stock ? Est-ce que je les refais cette année ou pas ? Si oui, en quelle(s) quantité(s) ?

Aller plus loin : Choisir ses graines, ses semences

Même si la durée de conservation des graines est souvent meilleure que celle indiquée sur les paquets, il faut en tenir compte dans le renouvellement de vos stocks. Et si vous avez un doute, pas de panique, plusieurs possibilités :

• Un test de germination. Selon la variété, disposez 10 à 20 graines, bien séparément, sur une feuille de papier absorbant. Humidifiez-là avec un vaporisateur. Placez le tout dans un récipient, à proximité d’un radiateur par exemple. Au bout de quelques jours, selon les espèces, rapportez le nombre de graines qui auront germé au nombre total de graines que vous avez disposé : vous obtenez une idée du taux de germination.
• Semez plus dru. Vous obtiendrez de fait suffisamment de plantules, malgré un nombre de graines périmées important.
• Dans le cas des vieux paquets de salades, n’hésitez pas à les mélanger pour obtenir un beau mesclun.

Pour les régions douces… ou les plus impatients !

Les températures sont actuellement douces, mais les journées sont encore trop courtes. Il est recommandé d’attendre que la durée de la luminosité atteigne 9 à 10 h par jour à la levée des graines, pour éviter que les semis ne filent. Pour les plus impatients, ou pour les régions au climat plus clément en cette saison, il est possible de commencer quelques semis, moyennant quelques précautions.

On peut ainsi tenter des salades (avec des variétés jours courts : Gotte Jaune d’Or, Batavia Dorée de printemps par exemple) en pleine terre ou en serre froide. Il faudra quand même veiller à les protéger (tunnels, voiles, châssis, serre). Elles prendront la relève des salades d’hiver repiquées durant l’automne dernier.

Même chose avec les poireaux d’été. Ils mettent 3 semaines à lever. La luminosité sera suffisamment importante quand les plantules sortiront de terre, pour leur éviter de filer.

Il est aussi possible d’utiliser des systèmes d’appoint pour la température (nappe chauffante, chauffages de serre), ou l’éclairage (lampes spéciales). Mais la plupart des semis réalisés trop précocement sont généralement plus poussifs, mettent plus de temps à arriver à maturité, et en définitive avec bien souvent une production moindre que des semis réalisés à la bonne période.

Aller plus loin : Quel tapis chauffant pour mes semis ?

On ne sait pas comment l’année 2023 va se dérouler : année humide ou année de canicules ? Certains comme Did67 (Le Potager du Paresseux) se préparent et jouent sur les deux tableaux pour espérer de belles récoltes. C’est au jardinier de s’adapter à l’évolution de cette météo capricieuse, s’il veut continuer à produire ses légumes. Au final, on ne risque pas grand-chose, juste quelques graines ! Alors, osez, expérimentez !