La corne broyée fait partie des engrais issus des déchets de l’élevage. Elle est très riche en nutriments pour nos potagères. Nous allons essayer de comprendre comment l’utiliser pour obtenir des récoltes abondantes et diversifiées.
Sommaire
Un engrais azoté
Tout comme le sang séché, la corne broyée est un engrais azoté que l’on peut utiliser au potager. On le différencie d’un amendement par sa concentration en minéraux. On considère que la corne broyée a un apport en NPK de 13.0.0. Cela signifie qu’elle contient 13 molécules d’azote, mais ni phosphore ni potassium. Cet apport est constitué de cornes et de sabots de ruminants qui ont été réduits en poudre plus ou moins fine. Apporté au bon moment et en quantité raisonnable, il permettra réellement à vos potagères de décoller et de poursuivre une bonne croissance toute la saison. Car oui, contrairement au sang séché ou à l’urine, la corne broyée a l’avantage d’avoir une diffusion assez lente au potager.
On peut également noter que l’azote est souvent le facteur limitant pour la pousse de nos potagères. La plupart des sols en France sont suffisamment riches en phosphore et en potasse, mais peuvent parfois, selon les pratiques et le sol en question, manquer d’azote. Alors tous les ans, on peut ajouter un petit complément azoté au potager : cela ne fera que du bien tant que les doses sont respectées !
Une diffusion lente sans risque de brûlure des racines
Beaucoup d’engrais ont un effet quasi immédiat. Si vous utilisez du sang séché ou de l’urine au potager, les effets sont généralement visibles après quelques semaines. Dans le cas de la corne broyée, cette dernière a une diffusion lente qui peut s’échelonner sur plusieurs années. Elle est donc très utilisée pour l’installation de massifs et de cultures vivaces, elle nourrira les plantes sur plusieurs saisons.
Son principal avantage : contrairement aux engrais azotés, la corne broyée ne brûle pas les racines des plantes. Son effet de diffusion progressif limite grandement ce phénomène. Attention cependant, selon le produit utilisé, sa diffusion sera plus ou moins rapide. Elle peut être vendue torréfiée ou sous forme de poudre. Dans ce cas-là, l’assimilation par les plantes sera plus rapide. Sur un apport de corne broyée au potager, on la considère davantage comme un engrais de fond qui agit sur nos plantes sur le long terme.
Quelle quantité de corne broyée utiliser au potager ?
N’abusons pas des bonnes choses
Comme expliqué juste au-dessus, la corne broyée est un engrais de fond, qui vient nourrir les potagères sur le long terme. Selon l’effet visé, les quantités à utiliser sont différentes. Pour des cultures potagères gourmandes, on mettra entre 50 et 75 g de corne broyée par m2. (entre une et deux poignées) Pour des cultures pérennes comme les arbres et arbustes, on pourra l’apporter en bien plus grande quantité à la plantation. Il faut plus compter entre 300g et 500g par mètre carré selon l’arbre (fruitier : n’utilisez pas d’engrais pour vos plante ornementales…). Cet engrais assez riche est généralement utilisé pendant la période de repos végétatif, de novembre à février. L’azote et les protéines qui y sont présentes se libèrent ensuite progressivement tout au long de la saison.
Attention avec les légumes racines
Tous les légumes n’ont pas les mêmes besoins au potager. Les légumes feuilles (épinards, laitues, blettes…) apprécient l’azote pour se développer tandis que certains légumes racines (carotte, panais…) ont besoin davantage de potasse, magnésium, soufre… Un apport excessif d’engrais azoté sur ce type de culture devient même rapidement contre productif.
En effet, sur les carottes par exemple, leur besoin d’azote s’étale surtout sur les premières semaines. Il leur permet de développer leur partie foliaire. En revanche, apporté en excès, l’azote a tendance à encourager la pousse des feuilles au détriment de la racine que nous consommons. On se retrouve alors avec des carottes au feuillage très développé, mais de toutes petites racines. Un calcul qui s’avère être plutôt contre productif. Vous pouvez cependant en apporter pour la plupart des autres légumes sans risques, tant que vous respectez les doses inscrites sur l’emballage.
Maladies et ravageurs : attention aux excès de corne broyée
Malgré le fait que sa diffusion soit progressive, il ne faut pas abuser de cet engrais. Un excès d’apport peut entraîner une vulnérabilité face aux maladies et ravageurs. En effet, plus la plante est nourrit grassement à l’engrais, moins elle prospecte à la recherche de nutriments et va ainsi moins développer son système racinaire. Sa sève sucrée et riche en nutriments va également attirer pucerons et insectes piqueurs suceurs en tout genre.
Les engrais empêchent aussi en partie la mycorhization de nos plantes potagères.
Concernant les maladies, une plante qui a accès à de l’azote en grande quantité aura tendance à développer un feuillage tendre, plus facile à coloniser par des maladies. Faites donc tout de même attention lors de vos apports à ne pas rendre vos plantes “assistées” sans quoi, elles seront à la merci de toutes les attaques extérieures.
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Les besoins en azote des différents légumes
Selon les besoins de nos légumes, les apports d’engrais sont différents. Tous les légumes de la famille des légumineuses (fèves, pois…) par exemple n’ont presque pas besoin d’azote. En effet, ces plantes ont la capacité de fixer l’azote atmosphérique et puisent très peu d’azote dans le sol. Selon les cultures que vous souhaitez implanter, renseignez-vous donc d’abord sur leurs besoins.
Voici les besoins en azote des différents légumes :
Culture | Azote | Culture | Azote |
---|---|---|---|
Fève | 2 | Chou rave | 11 |
Petits pois | 2 | Artichaut | 12 |
Pois mangetout | 2 | Fenouil | 12 |
Mâche | 3 | Fraisier | 12 |
Panais | 6 | Chou pommé | 13 |
Radis et radis noir | 6 | Courge | 13 |
Salsifis | 6 | Melon | 13 |
Carottes | 8 | Poireau | 13 |
Echalotes | 8 | Blettes | 15 |
Haricots | 8 | Chou de Bruxelles | 15 |
Laitues | 8 | Chou fleur | 15 |
Navets | 9 | Concombre | 15 |
Pastèque | 9 | Courgette | 15 |
Patate douce | 9 | Poivrons / Piments | 15 |
Roquette | 9 | Ail | 16 |
Chicorée | 10 | Oignon | 16 |
Chou brocoli | 10 | Betterave | 18 |
Epinard | 10 | Aubergine | 20 |
Maïs | 10 | Céleri | 20 |
Pomme de terre | 10 | Tomate | 20 |
Comment se procurer cet engrais ?
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Vous retrouverez cet engrais en jardinerie et sur les sites de jardinage sur internet. Il peut, de prime abord, paraître un peu onéreux, mais gardez en tête qu’une poignée par an par mètre carré suffit à la plupart des plantes potagères. Par rapport à d’autres produits, comme le sang séché par exemple, la corne broyée à une diffusion lente et sera donc bénéfique à vos cultures tout le long de la saison et continueront de se libérer un an après son application.
De façon générale, plus vous en prenez en grande quantité, plus son prix baisse. À titre personnel, je vous recommande d’en acheter sur internet, en grande quantité et vous en aurez ainsi pour les saisons à venir.
On retrouve des sachets de 600g à 20€, soit plus de 35€ le kilo, tandis qu’en sacs de 20kg, il coûte autour de 100€ le sac, soit autour de 5€ le kilo ! Si vous avez un endroit où vous pouvez le stocker, vous gagnez donc beaucoup à en acheter en grande quantité !
Si vous vous lancez dans un potager, mais que vous savez que vous continuerez de jardiner, n’hésitez pas à acheter directement en grande quantité : un exemple de produit que nous avons acheté : https://amzn.to/3FAti2S *
Quelles sont les alternatives à la corne broyée ?
Les amendements pour enrichir son sol
Contrairement aux engrais, les amendements sont beaucoup moins concentrés en minéraux. On peut par exemple citer le compost, le fumier, mais aussi la paille, le foin… Sous l’action des micro-organismes et de la vie du sol, ces matières vont progressivement se décomposer et s’incorporer à votre terre. Ils ont un effet sur le long terme, mais participent à l’aggradation de votre sol. Meilleure texture, sol humifère et riche en nutriments. Si votre sol de départ est assez pauvre, je vous conseille de vous tourner vers les engrais organiques, au moins dans un premier temps afin de vous assurer des rendements convenables. Si vous apportez conjointement des amendements tous les ans, alors progressivement, ces engrais deviendront de moins en moins importants pour vous assurer de belles récoltes.
Les autres engrais ?
Des engrais organiques, il en existe de nombreux. En jardinerie, on retrouve bien sûr le sang séché, mais aussi les guanos ou autres engrais liquide. L’urine ou les fientes de poules sont également des engrais azotés que l’on peut se procurer parfois gratuitement et facilement pour le potager. Le principal avantage de la corne broyée est sa diffusion lente, mais vous pouvez tout à fait vous en passer si vous utilisez d’autres engrais ou que votre sol est suffisamment riche.
Aller plus loin :
• Quels sont les meilleurs engrais pour le potager ?
Les engrais verts ?
Cette pratique est de plus en plus utilisée par les maraîchers en agriculture biologique et certains jardiniers en plantent également depuis plusieurs années. Il suffit de venir semer certaines plantes sur vos planches lorsqu’elles sont disponibles après la saison.
Vous pouvez retrouver un guide complet sur les différents types d’engrais verts ici.
Elles occupent donc le sol de l’automne au printemps. On viendra broyer cette plantation au printemps ou la coucher à même le sol. Tous les minéraux présent dans le sol et dans les tiges de ces plantes se dégradent afin de relâcher des nutriments pour les cultures qui seront implantées au printemps.
Dans une logique de jardinage naturel, on met parfois les engrais de côté. Pourtant, sur les sols de départ pauvres, ils permettent d’assurer des récoltes. Afin de ne pas être dégoûté du jardin, surtout vos premières saisons, le recours aux engrais comme la corne broyée peut vous permettre de mieux réussir vos cultures. En particulier si vous partez d’un sol pauvre !
Par l’ajout d’amendements en parallèle, vous devriez enrichir votre sol et pouvoir limiter progressivement les engrais de votre jardin.
En tout cas, gardez en tête que ce type d’engrais est bio, naturel et se décompose entièrement sous l’action de la vie du sol en quelques années. On cherchera à s’en défaire oui, car ils sont une consommation, un intrant de plus au potager. Mais si c’est la seule manière pour vous d’avoir des résultats : ne vous privez pas les premières années et utilisez de la corne broyée pour enrichir votre potager 😉
*ces liens nous permettent une petite rémunération, le produit ne vous coûte pas plus cher. Merci de les utiliser pour nous aider.
Bonjour,
Je possède plusieurs m3 de broyat issu de talles de haies et fruitiers .
Comment les utiliser en paillage sans creer de faim d’azote ?
Je pensais compenser le besoin d’azote en y mélangeant de la corne broyée pour ne pas mobiliser l’azote du sol: qu’en pensez vous ?
Dans ce cas , à quel dosage ?
Merci par avance pour votre aide
Bonjour,
il vous suffit de les étaler en automne, ou quelques mois avant de mettre en culture 🙂 on peut aussi commencer par mettre une couche de tonte sur le sol, puis déposer le broyat 🙂