C’est le fumier le plus utilisé dans nos potagers, et le plus vendu en jardinerie..
Voyons les raisons d’un tel succès et les points d’attention à connaître pour bien utiliser le fumier de cheval au potager 😉
Sommaire
Améliorer le sol de votre potager
Le fumier de cheval est peu concentré en minéraux essentiels. Il contient par exemple 0.6 % d’azote alors qu’un engrais chimique peut en contenir jusqu’à 33 %. Vous imaginez la différence, on est ici sur un autre de grandeur divisé par 50 !
Cela pourrait paraître un inconvénient, mais au contraire, dans nos potagers biologiques, il en sera tout autre.
En effet, si ce fumier est peu concentré, c’est qu’il contient beaucoup de carbone. C’est ce carbone qui va améliorer la texture de notre sol, la structure, le rendre plus meuble, léger, poreux. Sans compter qu’il sollicitera la vie biologique qui va se régaler de manger, décomposer ces molécules complexes carbonées pour les transformer à terme en minéraux essentiels. Le fumier de cheval est donc un amendement, terme qu’on utilise pour toute matière destinée à améliorer le sol autant que nourrir nos cultures.
Autre avantage, une faible concentration en minéraux ouvre la porte à apporter de grandes quantités ! Certes c’est parfois épuisant à véhiculer des brouettes, mais votre sol, lui, va avoir le sourire aux lèvres. Vous allez pouvoir jouer sur la fertilité physique en amenant deux, trois ou même quatre kilos au mètre carré pour les cultures les plus exigeantes. Avec un tel volume, votre sol sera significativement amélioré de toutes les fertilités, physiques, biologiques et chimiques.
Pour finir et bien comprendre sa valeur nutritive, les minéraux qu’il contient vont se libérer dans le sol sur une année, deux années pour l’azote.
Ainsi, en amenant par exemple trois kilos au mètre carré, vous allez améliorer votre sol ET répondre à terme à l’exigence nutritive de vos cultures les plus gourmandes.
Quand utiliser le fumier de cheval au potager ?
Le fumier de cheval, s’il est composté, peut s’utiliser à toute période de l’année. Les molécules qu’il contient sont complexes, se libèrent très lentement dans le sol alors oubliez tout risque de brûlure. On conseille souvent un épandage à l’automne. Le temps que le fumier soit bien incorporé et valorisé par la vie du sol.
Utilisé frais, il faudra prendre des précautions. La température pourra vite monter sitôt qu’on met une couche épaisse de vingt centimètres. Il y aura alors un risque de brûler les racines de nos cultures.
Il pourra aussi contenir des résidus médicamenteux si les chevaux sont traités. Ces résidus sont éliminés via la phase de compostage. Alors, pour une telle utilisation de ce fumier frais, prenez soin à ce qu’il vienne de chevaux non traités, non vermifugés. Pensez également à l’épandre en dehors des périodes de cultures.
En savoir plus sur le compostage du fumier du cheval
S’il est mal composté, un fumier de cheval perdra une grande partie de ses avantages. L’idéal est de le monter en tas sur bien un mètre de hauteur et qu’il soit humide. Recherchez toujours cette sensation d’humidité comme une éponge essorée. Il faudra ensuite le recouvrir pour éviter toute déperdition d’azote par volatilisation. Autre phase importante, le brasser, l’aérer tous les 15 jours, pour harmoniser sa décomposition, l’oxygéner.
Voyez-le comme une recette de cuisine. Un saladier dans lequel il faut mélanger tous les ingrédients pour obtenir un résultat remarquable. En quelques mois, vous obtiendrez un compost stable, sans graines indésirables, prêt à être utilisé au potager en tout saison.
Les spécificités du fumier de cheval
Le fumier de cheval est un fumier qui chauffe vite. D’où son attrait pour réaliser des couches chaudes, alternance de fumier frais et de paille ou foin. On obtient des andains sur lesquels on peut par exemple déposer des bacs à semis au printemps. Ils auront alors un chauffage naturel. Mais c’est tout de même beaucoup d’énergie, de temps, de logistique, que confectionner de telles couches.
Autre « particularité », il se composte très bien. C’est pourquoi on le retrouve très fréquemment en sacs dans toutes jardineries. Dans ces sacs, il sera souvent complété d’engrais naturels, algues marines par exemple, pour lui donner plus de richesses. On l’a vu, le fumier est très peu concentré en minéraux essentiels et souvent les acheteurs de sacs souhaitent avoir quelque chose de plus riche. Ainsi, avec un tel mélange, il suffira de cinq cents grammes au mètre carré plutôt que trois ou quatre kilos. Un seul sac de 25 kilos pourra alors suffire à amender 50m² de sol potager.
Incorporer son fumier, ou le laisser en surface ?
La pratique la plus répandue est d’incorporer son fumier de cheval sur les premiers centimètres, plus encore s’il est frais. Toujours cette crainte de déperdition d’azote et autant enfouir très légèrement le fumier sous quelques centimètres de terre sans pour autant trop l’enterrer. Il a besoin d’air, d’oxygène pour se décomposer dans les meilleures conditions, dans un milieu foisonnant de vie biologique.
Aller plus loin sur l’incorporation du fumier
Où trouver du fumier de cheval ?
On en trouve dans toutes jardineries et souvent en centre équestre. C’est souvent un bon moyen pour trouver du paillage gratuitement, car on peut aussi récupérer les litières qui vont avec.
Dans ces centres, il sera parfois composté de façon non optimale, sans bâchage. Vient alors le risque d’une déperdition d’azote (par volatilisation) ou pire encore un lessivage des minéraux (par excès de pluie). À vous de surveiller vos cultures et apporter si besoin des engrais naturels azotés en complément (urine, sang séché, purins…) 🙂
En espérant que cet article sur le fumier de cheval au potager vous aura aider à en comprendre les spécificités !
N’hésitez pas à aller plus loin avec notre article sur l’utilisation du fumier au potager.
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J’ai étalé sur mes parcelles du fumier de cheval frais et l’ai laissé se décomposer tout l’hiver sans rien ajouter de plus. Aujourd’hui, il est bien décomposé, presque en totalité.
Je compte recommencer chaque année mais est-ce que vous pensez qu’il vaut vraiment mieux que je bâche ces parcelles pour les prochaines fois ? Est-ce que je perds vraiment beaucoup de minéraux et/ou est-ce que cela pollue vraiment en conséquence les nappes phréatiques si je ne le fais pas ?
Vous en avez perdu forcément un peu, mais ce n’est pas très très grave. Concernant la pollution, ca dépend de la dose que vous mettez, mais sur des petites surfaces c’est pas très grave non plus.
Pour la bâche, moi je suis plutôt pour, mais l’esthétique n’est pas terrible 😉 A vous de voir, mais avec un paillage ou une bâche vous en perdrez forcément moins.
A très vite 🙂
Bonjour, perso, je l’utilise frais pour pailler mes zones de culture de pommes de terre. J’en mets une couche d’environ 10cm d’épaisseur après avoir planté les tubercules ou sur des zones où elles repoussent chaque année. J’en composte également puisque je peux en avoir en quantité juste à côté de chez moi. Marc du Jardin de Kasper
Bonjour. Petite question « pratico-pratique »… Etant donné que j’habite en ville, je voudrais savoir si le compostage de fumier de cheval dégage beaucoup d’odeur 🥴. Je ne voudrais pas déranger mes voisins… Merci 😊
Non honnêtement ca ne sent pas grand chose. 🙂
Bonjour. J’ai la possibilité d’avoir du fumier frais de cheval. Dans l’article il est dit qu’on peut le mettre en amont des cultures. Je voulais en mettre sur la parcelle que je réserve aux courges. Est ce que je peux le mettre maintenant alors que les courges seront en terre dans 2 mois ? Le temps de latence est il suffisant ? D’avance merci et bonne journée.
Bonjour, je me suis procuré cet hiver du fumier composé de crottin et sciure de bois. Je l’ai mis en tas et je le retourne de temps en temps mais il n’a jamais chauffé… pourquoi? Je l’ai mis en surface au potager en novembre j’ai a peine incorporé a la grelinette et aujourd’hui il n’est que tres peu decomposé et tout sec, ca ressemble plus a un paillage qu’a un amandement… (mon sol contient pourtant pas mal de vers, ce n’est pas un sol « mort »). pourquoi à votre avis? est ce la sciure de bois qui est a éviter?
Il manquait peut être d’humidité…?
Sinon oui, la sciure de bois est très riche en carbone. Pensez à maintenir le tout bien humide, la décomposition interviendra plus rapidement 😉
Bonjour, comment composter le fumier de cheval, car apparemment il ne faut pas le mettre pur sur le sol. MERCI
En tas, comme expliqué dans notre article sur le fumier au potager 🙂
est ce que le fumier de cheval copeaux/crotins est bon aussi ou faut-il juste paille/crotins? quand je vois l’article pour les framboisiers et autres petits fruits, il est conseillé de mettre du broyat , est ce que dans ce cas le melange copeaux/crotin est bon?
merci
Bonjour, j’aimerais préparer mon terrain pour débuter un potager l’année prochaine.
j’ai la chance d’avoir du fumier de cheval gratuit prés de chez moi et je suis en train de m’en préparer un stock.
Je pensais a l’automne mettre une couche de plus ou moins 20 a 30 cm sur tout le terrain et de l’incorporer un peu au terrain a la grelinette.
Pensez vous que ça sera assez pour enrichir mon terrain pour débuter l’année prochaine ou me conseillez vous d’autres choses ?
merci d’avance pour vos conseils
C’est parfait 10 cm ca sera même suffisant 🙂 Et une couche de feuilles mortes, foin, un engrais vert semé ou autre par dessus : le top !
Bonjour, je souhaite savoir si je peux recouvrir mon potager de paille pour l’hiver alors que j’ai étendu du fumier de cheval il y a environ un mois. Jusqu’à présent, j’ai laissé le fumier en surface, il y a eut pas mal de pluie dessus.
Merci de vos réponses.
bien évidemment ! c’est même parfait 🙂