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Utiliser de l’engrais au potager. Pourquoi ?

par | 7 Déc 2022 | Le sol : amendements, engrais, compost | 1 commentaire

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Le mot « engrais » est souvent perçu négativement dans une approche biologique du potager. On lui colle trop facilement les engrais de synthèses, chimiques, utilisés dans l’agriculture intensive. Sauf que le mot engrais est tout sauf un vilain mot !

Il signifie simplement un apport concentré en minéraux. Comme on pourrait parler pour nous, de sucres rapides qui nous apportent un effet rapide et concentré d’énergie.

Ces engrais peuvent être parfaitement naturels, venant du vivant végétal ou animal. On les appelle alors des engrais organiques. Au contraire d’engrais de synthèses venant de procédés industriels. Parfois ils seront juste condensés sous forme de granulés pour apporter plus de praticité au jardinier, pour les répandre facilement et à juste dose.

Les engrais peuvent être naturels. Il s’agit simplement de « sucres rapides » pour les plantes, contrairement aux amendements qui, eux, sont plus plutôt des « sucres lents ».

« Les engrais sont concentrés en minéraux » : qu’est-ce que cela signifie ?

Les cultures ont besoin de minéraux

Les cultures potagères ont besoin avant tout de lumière, d’eau, d’oxygène pour bien se développer. Mais elles requièrent aussi un besoin essentiel en minéraux. On parle souvent du trio « azote, phosphore, potassium ». Ce besoin est infime, mais vital ! Comme pour nous, des vitamines qui sont en petite dose, mais indispensables dans notre quotidien pour nous assurer une bonne santé et un bon développement. La tomate a par exemple besoin de 20 grammes d’azote environ sur ses quelques mois de développement.

Pour produire comme il faut, une culture de tomate nécessitera seulement quelques grammes d’azote par mètre carré.

Différence entre engrais et amendement : une histoire de temporalité… et de concentration des minéraux !

Cet azote que nous venons de prendre en exemple, vous pourrez le trouver dans des apports peu concentrés en minéraux comme du compost, des paillages qui à terme vont se décomposer en minéraux. Ils contiennent tout juste 1% d’azote.

C’est très peu. Le reste, c’est du carbone. On appelle d’ailleurs ces apports des amendements. Leur forte teneur en carbone a pour avantage d’apporter de la structure à votre sol, le rendre propice à démultiplier toute activité biologique. Dans les engrais, on parlera de concentration en azote, phosphore, ou potassium, supérieure à 3%. Elle est souvent même bien supérieure comme nous les verrons plus tard.

Le compost est avant tout bénéfique pour la vie du sol

L’avantage de l’engrais, c’est qu’il faudra des quantités faibles à apporter au m² : quelques grammes seulement, contre plusieurs kilos pour les amendements.

Cette poignée de sang séché pourra nourrir presque un plant de tomate à elle toute seule…

De plus, autre avantage, l’azote contenu dans les engrais naturels est plus rapide à se rendre disponible que l’azote contenu dans les amendements. Il est moins rattaché au carbone et se libère dans le sol sous quelques semaines, quelques mois au pire pour être absorbé par les racines. Alors que l’azote d’un compost met parfois jusqu’à deux ans à se rendre totalement disponible.

Donc vous l’aurez compris, les engrais organiques sont une solution condensée et rapide pour apporter de la richesse à votre potager. Rappelez vous de la comparaison avec les sucres rapides 😉

Les engrais au potager sont un levier comme un autre pour améliorer ses résultats

Au potager d’Olivier : J’adore la diversité et les engrais naturels font partie de mon « mélange nutritif’ que j’apporte au potager, parmi bien d’autres apports. J’apporte des engrais sur des sols bien enrichis en composts, couverts par des paillages. L’avantage est d’avoir un effet « éponge » avec un sol meuble qui va stocker au mieux les minéraux. Parce qu’apporter des engrais sur un sol à nu, trop compact, trop tôt avant les cultures, c’est le risque que tout se fasse lessiver trop rapidement à cause de pluies répétitives. Les engrais sont donc un levier parmi d’autres pour améliorer ses résultats au potager. D’autres leviers sont d’autant plus importants comme l’arrosage.

Et jardiner sans engrais au potager ?

Aucun souci, vous perdrez simplement parfois en production. Sauf si votre sol est extrêmement riche, car vous apportez régulièrement de bonnes quantités de biomasse : composts, paillages, fumiers, etc.

Les potagers gérés avec beaucoup d’amendements fonctionnent aussi très bien.

Les rendements dépendront donc du taux de matière organique de votre sol. Pour les sols les plus pauvres, on voit vraiment une nette différence en ayant recours à un apport raisonné d’engrais.

Guillaume du potager permacole

Guillaume : j’utilise maintenant tous les ans un peu d’engrais bio ou d’urine pour enrichir le potager avant les cultures. Et je vois une nette différence sur la production ! Une année, on s’est même « amusé » à arroser tout le jardin, toutes les semaines, avec de l’engrais biologique liquide. Le résultat était époustouflant comparé à nos rendements habituels… Alors bien sûr on peut tout à fait faire sans, mais si l’on a un petit potager on peut être tenté d’optimiser la place en gagnant en production grâce aux engrais naturels.

Conclusion sur les engrais au potager

Pour finir, engrais naturels ou pas au potager, retenez bien cette différence entre engrais et amendements, ainsi que les questions de délais et de disponibilité des éléments minéraux.

Les engrais minéraux sont assimilables quasi instantanément, les engrais biologiques mettent entre plusieurs semaines et plusieurs mois avant d’être disponibles pour les plantes, et les amendements mettent, eux, jusqu’à… plusieurs années !

Autrement dit, quand vous nourrirez une tomate en 3 jours seulement avec de l’urine, il faudra attendre parfois 2 ans avant que le peu d’azote contenu dans votre broyat soit disponible pour vos plantes 😉

Enfin, cet article n’a pas vocation à vous inciter à utiliser à outrance les engrais au potager. Au contraire, nous espérons simplement qu’au travers de notre expérience – et la vôtre – vous réaliserez que dans certains contextes, un léger apport d’engrais organique peut avoir un grand impact sur la production.

Il est donc dommage de s’en priver, sachant que l’on peut avoir recours à des engrais naturels, bio et gratuits comme l’urine !

Quels engrais utiliser ?

Maintenant que vous en savez un peu plus sur les engrais et leur définition, peut-être vous demandez-vous quels engrais utiliser ? Quel est le meilleur engrais pour le potager ?

Nous vous donnons toutes ces informations dans notre article « Quels sont les meilleurs engrais pour le potager ?« . Bonne lecture !

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1 Commentaire

  1. 97 % de la substance d’une plante provient du ciel via la photosynthèse, les pluies ( azote ), la neige ( phosphore ) , la rosée etc.. et donc 3% du sol.
    La plante revoir jusqu’à 30 % de sa substance dont 20% par les racines pour nourrir la vie du sol.
    Par le biais des exhudats racinaires et microbiens elle extrait des silicates azote, potasse, phosphore et oligo-éléments
    Les bactéries libres ( azotobactere) alimentent la plante en azote et les légumineuses enrichissent le sol en azote, via les nodosités racinaires ( d’où l’intérêt des engrais verts).
    Une plante, dans le fonctionnement de la nature, est autotrophe.
    Les engrais minéraux sont une vision erronée du fonctionnement de la nature.
    Bien sûr, lorsqu’une graine est semée elle n’a pas encore développé un système racinaire et un système végétatif qui lui permet d’être autonome, si un élément manque il faut lui apporter par le biais du fumier composté ou du compost, de poudre de basalte, de poudre de roche, de poudre d’os et de sang suivant le résultat de l’analyse.
    C’est ‘la mobilisation active des nutriments par les plantes’.

    Réponse

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