Texte : Olivier
Nous allons voir dans cet article comment tuteurer vos petits pois du mieux possible !
Le « p’tit pois », comme on dit par chez nous dans le sud, est une culture à laquelle on ne résiste pas. Tous les ans on en manque tellement ces friandises se mangent facilement, que ce soit par les parents ou les enfants. Oubliez les pois du commerce, le goût et le croquant sont incomparables quand ils viennent de votre terre.
Sommaire
Bien tuteurer et protéger sa culture de petits pois
Quelques contraintes reviennent toutes les saisons. Déjà, il faut semer à la folie pour espérer de belles quantités (plus de 1000 graines semées sur la saison au potager d’Olivier) et la culture peut se montrer capricieuse si on ne la gère pas de façon optimale.
Il faudra semer en échappant à l’appétit des limaces. Les petits pois apprécient les températures autour des 10 à 15°, ce qui correspond au début du printemps. À cette période de l’année, les limaces s’en donnent à cœur joie. C’est pourquoi on conseille de dépailler la parcelle pour éviter d’offrir le gite à ces mollusques. Vous pourrez ainsi semer plus facilement.
Tous les détails techniques du semis, de la culture, sont dans le calendrier des semis.
Si vous tenez au paillage permanent de votre sol, des solutions plus ou moins radicales existent pour gérer au mieux la pression des limaces.
Reste ensuite à bien tuteurer vos petits pois. Que ce soit les variétés grimpantes (appelées aussi variétés à rames) qui grimpent à plus de deux mètres de hauteur, les variétés naines qui grimpent elles à plus d’un mètre de hauteur, hors de question de les laisser sans support pour s’accrocher, s’élever vers le ciel. Il faudra tuteurer tout ce petit monde.
Les différents tuteurs pour les petits pois
Le grillage à mouton
Très pratique, se range en rouleau dans un abri. Vous le déroulez et le fixez à des poteaux en bois ou des fers à béton, cannes de Provence, roseaux, bambous, grosses branches bien droites… Quoi qu’il en soit, il faudra des tiges rigides pour bien fixer le grillage à l’aide de fil de fer ou simples ficelles assez épaisses.
On en trouve dans tout magasin de bricolage en rouleau de 10m. Le coût est assez conséquent, 20 à 30€, mais il vous durera de très nombreuses années. Au potager d’Olivier, j’utilise des bambous ou des cannes de Provence. Les deux font l’affaire. Je les fais passer entre les mailles du grillage à mouton. Je mets une canne de Provence tous les 2 mètres pour bien maintenir le grillage.
Vous aurez deux options pour installer votre grillage. Première solution, vous semez de part et d’autre du grillage. Vous installez ainsi une seule longueur de grillage et vous ouvrez deux sillons, un de chaque côté. De quoi semer deux belles lignes de petits pois. Deuxième solution, vous mettez deux longueurs de grillage espacées d’environ 50 centimètres et vous semez 2 rangées de petits pois à l’intérieur de ces 2 rangées de grillages.
Ainsi la culture sera comme encerclée.
Cela aura pour avantage de maintenir bien droits les plants même par grand vent. Mais en inconvénient, vous allez consommer une plus grande longueur de grillage et la récolte est un peu moins évidente. Ici, quand je mets la culture à l’extérieur des grillages, il m’arrive parfois que des plants s’en détachent par très grand vent. Mais très souvent tout se passe bien. À vous de voir selon votre exposition aux rafales.
À noter, un inconvénient du grillage à mouton, il faut acheter des rouleaux de 10m et les couper à la tenaille à une longueur voulue. Une fois cette longueur coupée, il faudra s’y adapter. C’est ainsi que j’ai des « morceaux » de grillage à mouton, de toutes les longueurs qui s’accumulent avec les années.
Le treillis de maçonnerie en guise de tuteur
Il a l’avantage d’être peu cher. Et son aspect rigide le fait s’installer rapidement au potager. On juxtapose plusieurs treillis pour avoir toujours la longueur désirée. Par exemple, si on a 2 treillis de 2m et que l’on souhaite tuteurer sur 3m, on les fera se juxtaposer sur un mètre.
En inconvénient, ils sont dangereux aux extrémités qu’il faudra replier ou protéger avec des bouchons de liège par exemple. Autre inconvénient, ils ne sont pas faciles du tout à transporter ! Dans une voiture, bonjour la galère. Alors une remorque est presque obligatoire ou sinon comme par ici, on en récupère de fin de chantiers réalisés à la maison.
Dernier point, les mailles sont presque trop grandes, mais on peut toujours rajouter des bouts de ficelles ou cordes ou juxtaposer des treillis sur toute la longueur pour croiser les mailles. Enfin, attention aux mains et aux habits, la rouille est assez salissante. Malgré ces quelques inconvénients, je m’en sers très souvent au potager et les petits pois adorent !
Le grillage à poule pour tuteurer ses petits pois
Assez similaire à la solution de tuteurage des petits pois avec grillage à mouton. Mais les mailles sont beaucoup plus fines et le grillage est souvent plus cher. J’ai des chutes d’une construction de clôture de poulailler et je m’en sers parfois avec succès. Toujours les deux mêmes options, tuteurer à l’intérieur de la culture entre deux rangs ou tuteurer à l’extérieur en enfermant la culture. Mais seulement, avec cette solution, il sera bien plus difficile de passer les mains à travers le grillage, c’est même impossible avec des mailles beaucoup trop fines ! Alors le plus simple sera de tuteurer à l’intérieur et semer de part et d’autre du grillage.
Des branchages
C’est une solution que je n’ai jamais pratiquée, mais bien des jardiniers me la témoignent quand je partage mes vidéos. Les branches de noisetiers en guise de tuteur pour les pois semblent faire l’unanimité. Mais tout autre branchage de fortune fera l’affaire du moment que ces branches fassent une longueur correcte, dans l’idéal un bon mètre, et qu’elles soient suffisamment rigides. Ces branchages plantés dans le sol permettent aux plants de s’y accrocher via leurs petites vrilles. C’est parfois un peu fragile et insuffisant pour les variétés qui grimpent haut, sur plus de deux mètres comme la plupart des variétés à rames. Mais pour des variétés naines, cela peut suffire et le coût est moindre, la solution naturelle. Vous pouvez aussi directement utiliser des bambous sans couper les petites branches : elles serviront d’accroche aux petits pois, c’est souvent comme cela que fait Guillaume.
Le filet à rames.
Vous en trouvez sur le net, en jardinerie. Mais vraiment, évitez les solutions en plastiques. C’est horrible à démêler, encore plus à réenrouler en fin de saison pour espérer réutiliser les filets les saisons suivantes. Le peu que j’ai acheté a fini à la poubelle et parfois même avant le premier usage ! Non, prenez plutôt des filets à cordes, à ficelles. Ici par exemple j’ai recyclé un filet à volaille (on en trouve sur internet, « filets à volailles », mais ils sont assez chers). Néanmoins ils sont durables sur de très nombreuses années. Ces filets peuvent servir pour de nombreuses cultures, pois, concombres, haricots grimpants, mangetouts.
J’installe ces filets entre des poteaux en bois rigides sur lesquels j’agrafe le filet et l’affaire est jouée. Attention pour les variétés à rames. Il faudra vraiment prévoir de quoi emmener vos plants à plus de deux mètres de hauteur. Les treillis, vous pourrez les juxtaposer les uns sur les autres. Pareil avec les grillages, mais c’est déjà moins évident de les superposer. Le grillage à poule, en l’agrafant sur des poteaux rigides, pourra s’installer sur deux hauteurs de un mètre. Le filet reste la meilleure solution pour ces variétés hautes.
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Les erreurs à éviter
Avec des années de recul, je partage avec vous des erreurs à ne pas refaire. Je me souviens tuteurer avec de simples petits roseaux reliés par des ficelles. Cette solution de tuteurage n’était pas du tout assez rigide.
Le pois, si la culture réussit bien, ça fait du poids ! Les roseaux se penchaient les uns vers les autres. Les ficelles se détendaient et au final la culture se retrouvait affaissée au sol plutôt que bien tuteurée en hauteur. Les pois se sont retrouvés étouffés, gorgés d’humidité et j’y ai perdu en productivité. Sans parler du temps qui file à tout rafistoler de partout en permanence. Il faut utiliser de bon poteaux, bien enfoncés, si vous tuteurer vos pois de cette manière.
Autre galère, ce vent qui parfois fait s’arracher les plants. C’est là où la question se pose de tuteurer la culture par l’extérieur. Mais comme dit précédemment, cela consomme une longueur de tuteur plus conséquente. Vraiment c’est à vous de voir selon votre exposition au vent et les risques encourus.
Quoi qu’il en soit, prenez le temps de tuteurer au mieux cette culture en construisant une bonne installation solide de départ. Elle vous le rendra cent fois tellement elle apprécie d’être maintenue bien droite, aérée. Au final c’est une abondance de récoltes qui vous attend.
Il ne manquera plus qu’à trouver quelques mains et quelques minutes pour écosser et dévorer ces friandises naturelles du potager. Par ici une recette qui va vous donner plus envie encore, en fin de vidéo :
À très vite, et bonne chance dans le tuteurage de vos petits pois !
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Aller plus loin :
• Réussir son semis de petits pois
Bonjour.
Merci pour ce bel article. En fin de saison, avec le filet n’est il pas trop compliqué de détacher les plants ?
Si, clairement. Mais me concernant, je ne cherche pas à les enlever vraiment. Elles sèchent sur le filet, se désintègrent avec les semaines, les mois.
J’enroule le filet grossièrement ainsi et au printemps, si besoin, j’arrache les restes de plants desséchés.
L’essentiel est de prendre de bons filets, évitez ceux en nylon, une galère à démêler et ranger par la suite.
Parfait, merci pour votre réponse et le site vraiment très enrichissant.
Bonjour merci pour vos articles ils sont vraiment top, j adore votre façon d expliquer. Cette année mes petits pois n ont pas pris j ai mis un grillage de maçonnerie mais ils ne grimpent pas. J arrive jamais avec les pois .je ne sais pas pourquoi.
Enfin le jardinage est une belle leçon d humilité.
Merci
Merci pour l’article
tellement bien expliquer
je vous suis sur YouTube depuis 3 ans
je vais m’abonner a votre site
franchement super boulot
et MERCI
Merci Anthony, ca nous fait super plaisir 🙂
On va pouvoir tuteurer nos petits pois comme des chefs avec ce tuto d’Olivier!
A très vite sur Terra 😉
merci olivier pour les astuces, j ai la chance d avoir un carreleur a cote de chez moi , je lui ai achete des treillis de carrelage , plus souples que les treillis de maçon , je les ai utilisé pour les petits pois , les haricots et certains plants de courges et concombre.
génial ! merci à toi pour cette astuce. Je ne connais pas trop les treillis de carrelage mais j’imagine le truc.
Au plaisir
Salut, grâce à vous j’ai vraiment amélioré la culture des haricots et petits pois grimpant. 100% culture hors sol en bac de permaculture, et 20 mètres linéaires pour s’exprimer. Chez nous, près de Cherbourg, les fèves font déjà presque 10 cm grâce à la douceur des températures. les petits pois ont tous germé également, et tentent leur chance de traverser l’hiver. Merci pour votre nouveau support à thème. Je signe l’abonnement au 1er janvier ;p Marc
Merci pour ce message 🙂 on a hâte de les récolter ces petits pois !
A bientôt sur Terra
Guillaume
Merci pour ces conseils qui seront bientôt d’actualité ici dans l’Est.
Je pense opter pour des filets filets à ramer biodégradables (en jute). Je verrai en fin de culture si j’arrive à les démêler, sinon ce sera le compost.
oui c’est une bonne solution, il faut les compléter avec une bonne structure pour les accrocher et c’est tout bon !
Très intéressant de voir toutes les possibilités de tuteurage. Par contre j’ai été très déçue l’an passé par la récolte, car j’ai eu des endroits où toutes les gousses contenaient des vers, surtout près du cerisier qui a ses cerises pleines de vers aussi.
Autant il est plaisant d’éplucher des petits pois sains, autant c’est la corvée de devoir trier chaque pois.
Alors j’hésite franchement à refaire cette culture que j’aimais commencer dès février en Normandie.
J’avais mis des tuteurs à tomates en quête de cochon pour les maintenir mais le poids et le vent les faisaient plier. J’ai aussi essayé de faire des tipis avec des bâtons mais ils avaient du mal à démarrer l’ascension.
Merci pour les idées.
déjà l’article est très intéressant, mais la vidéo… j’aimerais tant pouvoir passer par l’écran et te rejoindre pour les cueillir, les manger tout frais. et cette recette… bon, cette année de mets des mange-tout dans mon jardin….
Ca donne envie :-p A bientôt 😉
Bonjour,
Merci pour cet article !
Nous avons l’habitude de tuteurer avec du grillage à moutons avec un rang de chaque côté.
Mais le tuteurage par l’extérieur nous intéresse, car comme nous devons mettre un filet de protection contre les moineaux qui viennent manger les fleurs et jeunes pousses, ce sera plus facile à installer.
On va tenter au printemps !
Béatrice
ça va le faire ! C’est vrai que les graines sont parfois convoitées…
Cette année j ai investi l ancien potager de ma grand mère qui est en plusieurs petites parcelles entourrées de grillages… j ai semé le long du grillage.. j adore vraiment cette culture… je congèle les recoltes pour en avoir toute l année ( cette année on a presque eu assez, j ai fini mon dernier sac hier).
Bonjour,
Merci Olivier pour tous ces tutos et ces astuces.
J’ai une petite question:
Est-il possible de faire pousser les petits pois contre un mur?
oui s’ils sont suffisamment à l’abri du froid et à assez bonne exposition
Bonjour et Merci Olivier pour cet article.
Je ne suis pas mécontent de m’être abonné pour 1 année à Terra. Super Outil et je remercie l’Informaticien Antoine aussi pour ses compétences mis à notre service.
Dans le cadre de la planification je me suis fait depuis 2016 un fichier Excel qui calcul les date de levée, repiquage, etc en fonction des données alimentées dans le tableau, mais votre outil vient bien compléter voir même remplacer ce que je faisais déjà.
Cela fait quelques années que je te suis sur YouTube Olivier, et vraiment bravo pour la qualité de tes vidéos et la passion qui transpire de celle-ci.
A ce titre, c’est toi qui m’a donné envie cette année de faire du pois mangetout et j’ai hâte de m’en sustenter.
Au fait, est-ce que le pois mangetout peut se congeler ou mettre en bocaux à stériliser pour le consommer plus tard ?
En te remerciant par avance.
Encore bravo à toute l’Equipe.
Le Potager de Gaïa 02
Merci John, super sympa.
Pour les mangetouts, ici on ne les congèle pas, contrairement aux petits pois.
On a essayé quelques fois mais vraiment c’est pas terrible, notamment en congélation. Rien à voir avec le fait de les manger frais.
Alors ici on sème pour ne récolter que de saison.
Au plaisir
Bonjour Olivier une petite question est-ce obligatoire de faire une rotation au potager et le compagnonnage des légumes
Merci d’avance et bonne journée
oula il faudrait un livre pour y répondre !
Non rien d’obligatoire mais c’est un + dans la gestion de son potager.
Cela évite + encore l’appauvrissement du sol ou l’installation de maladies, ravageurs.
Ici j’en tient peu compte mais j’essaie de faire tourner un minimum les implantations.
Bonne saison
bonjour
j’ai passé purin de prêle sur mes petits pois mais ils jaunissent ??? je fais quoi ? bien évidemment
bonjour
pourriez vous m’aider , mes petits pois jaunissent j’ai pourtant fais un passage au purin de prêle ,
merci bon jardinage à tous ! Ghislaine