Amie(s) de Terra bonjour,
Cette année encore, quels contrastes météorologiques en France ! La sécheresse qui règne dans certaines régions de France (plus d’un mois sans une seule goutte d’eau !) contraste avec la régularité des orages dans d’autres secteurs. Alors que certains jardiniers s’arrachent la peau des mains à traîner leurs arrosoirs pour maintenir leurs légumes en vie, d’autres commencent à tendre le dos avec l’apparition des premiers symptômes du mildiou sur leurs tomates à cause d’une humidité bien trop présente, et les derniers constatent les violents dégâts laissés après un passage de grêle qui aura haché tout menu en quelques minutes le fruit de leur travail des derniers mois.
Le jardinier doit encore et toujours s’adapter et faire preuve de prévoyance. Dans tous les cas de figure, un bon conseil, relativisez : les différentes situations peuvent être émotionnellement délicates à gérer, certes çà fait mal au cœur, mais nous ne sommes pas des professionnels dont nos revenus dépendent du succès ou pas de telle ou telle culture.
Sommaire
Que faire au jardin mi-juin ?
Le plus gros de la période des semis est derrière nous. Malgré tout, il est encore possible de semer quelques variétés. La difficulté en cette période reste la gestion du couple humidité / chaleur : certaines variétés ne germent en effet que bien difficilement aux températures élevées que nous connaissons ces derniers jours.
Les semis
Semez encore les blettes, les betteraves, les carottes de conservation, les chicorées scaroles et frisées, les choux (brocoli, pommé et chou-fleur), courgettes, haricots (c’est l’optimum de la période !), roquette (gare aux altises !)…
Du côté des aromatiques, semez le basilic (en contenant ou directement en pleine terre), le thym, le persil plat ou frisé, la ciboulette, la sauge, l’origan. Les vivaces seront plantées en pleine terre au printemps prochain.
Les plantations
Selon votre région, poursuivez les plantations de basilic, céleris, chicorées frisées et scaroles, choux (les mêmes que ci-dessus, selon les variétés), concombre, courges (on arrive dans la dernière limite), pâtissons et courgettes, poireaux.
Que faire de plus au potager en juin ?
Le sarclage pour les parcelles non paillées
Le sarclage est l’opération qui vise à éliminer les adventices des planches de culture, pour diminuer la concurrence avec nos cultures, notamment en eau à cette saison. Le binage vise à briser la croûte superficielle qui s’est formée à la surface des planches de culture, soit suite à des intempéries, soit suite aux arrosages répétés. La couche meuble ainsi recrée limite l’évaporation de l’eau stockée dans le sol. Une fois ces opérations réalisées, paillez votre sol, en veillant à ce qu’il soit suffisamment humide (soit suite à des pluies, soit après un arrosage conséquent). Vous freinerez le développement de la plupart des adventices, favoriserez l’intégration des eaux de ruissellement et surtout, vous limiterez l’évaporation de cette précieuse ressource qu’est l’eau dans les conditions que viennent de connaître certaines régions (vent et chaleur permanents). Les corvées d’arrosage seront plus espacées !
Buttage des pommes de terre
Le buttage des pommes de terre consiste, quand les plants atteignent 10 à 15 cm, à ramener la terre au pied des plants, à ras des premières feuilles. Vous aurez un meilleur rendement, et des tubercules en moyenne plus gros que si vous les cultivez sur paillis. Un second buttage suivra deux ou trois semaines après. À ce moment, n’hésitez pas à pailler votre culture pour préserver l’humidité. Et en cas de sécheresse prolongée, l’arrosage (sans mouiller le feuillage !) sera gage de tubercules plus nombreux et mieux développés.
De la même manière, buttez les semis de haricots, pour améliorer leur tenue et faciliter leur développement racinaire, donc assurer de meilleures récoltes avec davantage de gousses !
Aller plus loin :
• Butter les pommes de terre
Et autres activités…
Passez régulièrement dans vos rangs de tomates, toutes les semaines. Enlevez les gourmands (que vous pouvez récupérer pour les bouturer) non pas directement à l’aisselle, mais 1 cm au-dessus pour éviter l’humidité stagnante au niveau de la cicatrice, taillez les branches basses en contact avec le sol pour éviter l’apparition des maladies cryptogamiques, enlevez éventuellement les têtes de chat au niveau des bouquets floraux, tuteurez les plants pour éviter qu’ils ne s’affaissent.
Aller plus loin :
• Tailler les tomates
Effectuez la récolte de vos aromatiques avant les grandes chaleurs, pour éviter qu’elles ne se dessèchent trop et perdent de leurs qualités gustatives. Conservez-les soit par séchage, soit par congélation, pour pouvoir les déguster à la mauvaise saison en agrément de vos salades ou autres sauces ou vinaigrettes !
Sur la vigne, allégez si vous le souhaitez le nombre de grappes en formation s’il est trop important, pour obtenir de plus beaux grains de raisin. Limitez le nombre de pousses pour concentrer la force du plant à la maturation des grappes.
Sur les arbres fruitiers (pommiers, poiriers, pruniers, …), n’hésitez pas à réduite le nombre de fruits en cas de trop grande abondance, en enlevant les plus petits, les plus mal formés, ceux qui font l’objet d’attaques de parasites, etc…. Les fruits seront de plus belle taille, plus sains, et votre récolte sera en définitive plus abondante.
On en parle assez peu, mais la saison des récoltes les plus importantes arrive. C’est le fruit de tout votre investissement de la première partie de l’année que vous allez récolter et dont vous allez pouvoir vous délecter. Selon les diverses variétés de légumes que vous avez implantées, il faut prévoir d’y consacrer du temps pour cueillir, ramasser… et encore plus pour les cuisiner, voire les conserver !
La culture de l’endive (ou chicorée Witloof ou chicon)
Il y a deux phases dans la production de l’endive : celle de la culture de la chicorée (entre mai / juin et novembre), puis le forçage de la racine en hiver. Elle nécessite un peu de temps et de place…
Pour obtenir des racines de bonne qualité, il faut un sol de bonne qualité, une bonne réserve hydrique, et un climat relativement frais. On évitera les apports en matière organique fraîche (fumiers ou engrais verts).
Comme tous les légumes ayant une racine pivot importante, on privilégiera un semis direct en place. Semez dans un sillon profond de 0.5 à 1 cm maximum. Les rangs seront espacés de 30 à 45 cm. Le semis sera, autant que possible, assez clair. Comme habituellement, plombez bien le rang de semis avec le dos du râteau pour favoriser la levée.
La levée intervient environ 10 jours après le semis. Si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à recommencer votre semis. Une levée tardive ne donne en effet en général pas de bons résultats par la suite.
Au stade 3 feuilles, éclaircissez le semis, en laissant un plant tous les 10 à 15 cm. Cet espacement permettra aux racines de bien se développer. Plus le pivot sera fort et vigoureux, plus votre endive sera développée au forçage. La suite… quand ce sera la saison 😉 !
La gestion de la sécheresse au jardin
De nombreuses régions ont connu une sécheresse exceptionnelle en mai/juin. C’est une période vraiment délicate pour les semis et les plantations. Ajoutez-y cette bise du nord-est, et vous êtes assurés que rien ne pousse, ou avec de grandes difficultés.
Le jardinier doit, comme d’habitude, s’adapter selon son contexte et selon son sol :
- Sol argileux : il retient bien l’eau, et dispose d’une bonne capillarité qui facilite la remontée de l’eau stockée en sous-sol
- Sol sableux : il retient très mal l’eau et s’assèche très rapidement
- Sol limoneux : avec sa texture très fine, il est très sensible au tassement. Après une pluie, ou après des arrosages répétés, il faut intervenir pour casser la coûte de battance.
La meilleure solution pour améliorer la capacité de stockage et de rétention de l’eau, quelle que soit la nature de votre sol, consiste à l’enrichir régulièrement en matière organique.
Pour limiter l’érosion, soit par lessivage, soit à cause des rayons du soleil, soit à cause du vent, plusieurs solutions s’offrent au jardinier :
- Couvrir le sol pour limiter l’érosion. Il sera moins exposé au rayonnement direct du soleil, aux rafales de vent. Les pluies seront amorties, il y aura moins de ruissellement. La couverture du sol peut se faire avec des « déchets » végétaux (tontes de pelouse), des restes de cultures (les pois qui viennent d’être enlevés par exemple), du compostage de surface avec vos épluchures et restes de légumes, ou encore avec du BRF, de la paille, du foin, …
- Ne pas piétiner votre sol ! En cas de tassement, votre sol devient un véritable béton en surface. Il faut dans ce cas de figure passer rapidement et régulièrement un coup de griffe pour casser les canaux par lesquels l’eau remonte par capillarité
- Ombrez vos cultures : installez des haies fruitières pour protéger du soleil et du vent, des ombrières pendant une dizaine de jours (à l’aide de cagettes par exemple) au moment des semis et des repiquages, ou à plus long terme à l’aide de canisses par exemple
Aller plus loin :
• Gérer les sécheresses et canicules au potager
Juin est sans doute un des plus beaux mois au potager. Les journées sont les plus longues, les soirées les plus agréables. Quel bonheur que d’achever une belle journée de labeur au jardin par une soirée entre amis autour d’un apéritif (avec modération !) agrémenté de primeurs tout droit sortis du potager ! Profitez, jardinez comme vous aimez, et à très bientôt
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