Ami(e)s de Terra bonjour,
En mai, les sols commencent à bien se réchauffer, c’est la saison où l’on commence à pouvoir installer de nombreuses choses au jardin, sans crainte que cela ne pousse pas. Mais les légumes d’été ont encore besoin d’un peu de chaleur supplémentaire pour être installés en pleine terre, en extérieur, au début du mois. On attend généralement encore quelques jours, jusqu’à la mi-mai, pour se lancer. Ou on leur met un voile sur la tête les premiers temps !
Voyons ensemble quelques activités à faire en ce début mai au potager.
Sommaire
Que faire au jardin début mai ?
Globalement, moyennant quelques précautions, on peut actuellement tout semer et planter, soit en pleine terre, soit sous abri.
Les semis à faire en mai
Les légumes : basilic, céleris, premières chicorées (frisées et scaroles, variétés d’été), concombre, courges, courgettes et pâtissons, haricots (pour les régions les plus chaudes), melon, pastèque, tomates (pour les retardataires), bettes, betteraves, carottes, choux (brocolis, Bruxelles, chou-fleur, frisés, pommés), laitues, maïs doux, navet, oignons, panais, persil, poireau (dépêchez-vous), pois, radis, roquette…
Des questions sur ces semis ? Posez-les en commentaire de cet article !
Du côté des fleurs, en place ou sous abri : soucis, capucines, pois de senteur, cosmos, œillet d’Inde, reine-marguerite, zinnia. Entre autres !
Les plantations de début mai au potager
Pour les plantations, veillez à bien humidifier les mottes ou les godets en préalable (selon la taille, au moins une bonne heure). Prévoir une petite cuvette à la plantation pour faciliter l’arrosage. Ne pas pailler de suite pour éviter de maintenir la fraîcheur du sol, et permettre un meilleur réchauffement.
À planter, selon les régions : aubergines, choux, melon, pastèque, tomates, artichaut, échalotes, laitues, plantes aromatiques, pomme de terre, poireaux.
Que faire d’autre au potager en ce début d’année ?
Continuez d’acclimater et d’endurcir les plants, en les sortant quotidiennement, et de plus en plus longtemps la journée. N’oubliez pas de les rentrer dès que les températures déclinent en fin de journée.
Pour les cultures qui aiment la chaleur (concombre, tomates, aubergines, poivrons), étaler une matière sombre (terreau, compost sombre, ardoises) au moment du repiquage, qui va capter la chaleur et en faire bénéficier les jeunes plants.
Désherbez les fraisiers actuellement en fleurs. Incorporez du compost, paillez ou utilisez une bâche : les fraises seront propres à la récolte, sans éclaboussures de terre.
Broyez les engrais verts (si possible avant mis à graine) en prévision de l’implantation des légumes gourmands : courges, tomates, etc… Ne pas exporter la matière, mais la laisser sur place pour préserver l’apport des nutriments.
Pour optimiser les récoltes et la place (surtout dans les petits potagers), n’hésitez pas à implanter des salades entre les choux ou les tomates qui seront implantés tous les 50 cm.
Si vous êtes un adepte, et si vous disposez de la matière première facilement, commencez à monter les lasagnes pour les futures cultures gourmandes.
Continuez à être particulièrement vigilant sur l’aération des tunnels et des serres. S’il y fait encore bien frais le matin, les températures y grimpent très vite et montent fort en journée, dépassant sans soucis les 25 degrés.
Zoom sur les aromatiques
Les aromatiques tiennent une place importante au potager. Elles viennent complémenter et agrémenter nos récoltes, salades ou autres légumes. Voici quelques conseils pour leur culture.
- Faire soi-même ses semis peut être long et délicat. N’hésitez pas à acheter des plants déjà prêts en jardinerie ou auprès de votre pépiniériste favori ;
- Pour une raison évidente de facilité d’utilisation, cultivez-les à proximité de la cuisine, éventuellement en pot ;
- L’avantage de cultiver ses propres aromatiques, c’est que vous ne prélevez que ce dont vous utilisez. Pas besoin d’acheter à prix fort un plant sur le marché ou en supermarché ;
- Attention à les implanter dans un sol qui leur convient, notamment dans le cas des espèces dites méditerranéennes (thym, romarin, sauge origan, laurier sauce…) : ces espèces préfèrent des conditions ensoleillées, et des sols drainés : cultivez-les sur butte si vous doutez de votre sol ;
- La plupart des aromatiques sont des vivaces qui forment de petits buissons. Préférez les implanter dans les bordures pour éviter qu’elles ne prennent trop de place en plein milieu du jardin ;
- Ne pas hésiter à effectuer des récoltes fréquentes (notamment pour le thym, le basilic, le persil, la ciboulette…). La plante va gagner en dynamisme. Cela vous permet en outre de faire des réserves, soit par séchage, soit par congélation ;
- Sortez des sentiers battus : il existe de nombreuses variétés et espèces qui méritent un détour gustatif pour égayer vos plats comme le shiso (ou Pérille de Nankin) 😉
Quelques itinéraires de culture pour ces aromatiques…
- La ciboulette : semis en mars et avril, en place ou en godets. Espacer les plants de 20 cm. Préfère les sols frais. Couper les brins favorise les pousses fraîches. Diviser en mars ou en octobre les plus grosses touffes;
- La menthe : parfois envahissante, à planter dans un contenant si vous avez un petit jardin. Apprécie les sols frais et fertiles, redoute les expositions très chaudes. Arroser copieusement. Installer les plants tous les 40 cm ;
- L’estragon : nécessite un sol léger et riche, et du soleil. Espacer de 50 cm. Garder le sol frais. Diviser au printemps. Pincer les jeunes tiges, et rabattre vivement au printemps pour stimuler sa croissance ;
- L’oseille : multiplier en divisant les racines. Privilégier un sol profond, et frais, en l’installant à mi-ombre. Installer tous les 25 cm ;
- Le romarin : arbuste d’environ 1.50 m. Préfère un sol meuble et drainé, pauvre et sec. La division facile par bouturage. À tailler tous les ans après la floraison, en mars-avril, pour éviter qu’il ne se déplume ;
- La sauge : plante feuillage persistant. À cultiver en plein soleil, sur sol drainé et sec. Réduire de moitié au printemps, puis après la floraison, pour favoriser les repousses ;
- Le persil : semis très délicat. La germination intervient en 8 à 10 jours, mais parfois (souvent !) plutôt au bout de 3 semaines. Garder le sol ou le terreau humide. À repiquer si vous faites un semis de quelques graines en godet ou en alvéole, avec un plant tous les 15 à 20 cm. Arroser régulièrement ;
- Le basilic : à semer en mini-motte, godet, … dès mars, au chaud. Sa croissance est lente, en pleine lumière, avec 15 degrés minimum. Repiquer en godet au stade 2 ou 4 feuilles, puis planter en pleine terre ou en jardinière quand il n’y a plus de risques de gel. Semis en pleine terre possible dès le mois de mai.
La culture de la betterave (et de la bette…)
Il s’agit ici de la betterave potagère, à ne pas confondre avec la betterave fourragère, ou la betterave sucrière. Il s’agit des mêmes espèces, que la bette (ou blette, ou cardes) vient également compléter (et qui se cultivent de la même manière).
Il en existe de différentes couleurs (par exemple la Burpee Golden qui est jaune, la Noire d’Egypte qui est rouge, la Chioggia qui est rose veinée de blanc), et de différentes formes plus ou moins arrondies (la Robuschka) ou allongées (la Crapaudine).
Selon vos goûts et la consommation que vous en faites, votre choix portera sur des variétés précoces qu’on pourra récolter 3 mois après semis (la Forono par exemple), ou bien sur des variétés plus tardives qui se récoltent 5 mois et plus après semis, et que vous pourrez conserver (la Crapaudine par exemple).
Le semis s’effectue à partir de mars, en serre froide, pour les variétés précoces à récolter en juin. Placer un à deux glomérules (un glomérule contient de 2 à 6 graines) en godet ou en motte. Il peut se faire en pleine terre en avril-mai, à condition que les températures ne descendent pas sous les -5 degrés, pour les variétés plus tardives à récolter en fin d’été/début d’automne. Les retardataires pourront semer des betteraves jusqu’en juillet dernier carat.
À la levée, on peut éclaircir le semis, notamment pour certaines variétés, celles de conservation, comme la crapaudine.
Les plantules que vous prélèverez peuvent très facilement être repiquées en godet ou en pleine terre. Pour les variétés de saison, on peut laisser 2, 3 betteraves au même endroit : elles seront simplement un peu plus petites.
Le repiquage intervient dès lors que les risques de fortes gelées sont écartés. L’implantation se fait tous les 15 cm, en tous sens. Privilégiez un sol meuble, pas trop enrichi. Veillez à maintenir les conditions humides, en arrosant régulièrement, et en paillant dès lors que les conditions le nécessitent. En cas de trop forte sécheresse et/ou de trop grande chaleur, les betteraves risquent de monter à graine dès la première année.
Petite astuce pour les betteraves, mais valable pour tous les plants en général : pour bien pailler autour des pieds, plantez-les et recouvrez-les d’un godet. Puis, paillez par dessus sans vous enquiquiner. Ensuite, on retire les godets et les plants sont paillés proprement.
La récolte intervient entre 3 et 5 mois, selon les variétés, après le semis. On peut les récolter en une seule fois, ou bien les laisser en pleine terre (attention à nos amis les campagnols par contre…) pour être récoltées au fur et à mesure de vos besoins (elles résistent en plein hiver à des températures allant jusqu’à – 10 degrés !).
Elles peuvent aussi être récoltées et conditionnées, soit en conserves, soit en lactofermentation. Un mode de conservation qui fonctionne très bien consiste à les placer en cave, dans des bacs, recouvertes de sable.
Au niveau de la production, vous pouvez compter environ 2 kg de betteraves par m², mais on peut faire beaucoup plus selon le sol que l’on a.
Il est très facile de produire ses graines de betterave (et de bette). S’agissant d’un légume bisannuel, elles fleurissent la seconde année de culture. Pour que la pollinisation soit efficace (elle s’effectue par les insectes et par le vent), il est nécessaire d’avoir plusieurs plants. Vous pouvez donc soit laisser des plants en terre d’une saison de culture à l’autre, soit replanter des racines que vous aurez conservées en cave.
Attention toutefois, les différentes espèces s’hybrident très facilement. Il est donc délicat de reproduire ses variétés si à proximité (de l’ordre de quelques mètres à plusieurs kilomètres dans le cas de cultures agricoles) de vos plants vous avez un champ de betterave sucrière, ou des bettes qui seront restées d’une année sur l’autre…
Les longs week-ends de mai vont être propices pour avancer au jardin. Préparez-vous-y en récupérant tout ce qu’il vous faudra (matériel, graines, … – attention aux délais de livraison avec ces jours fériés !), pour être fin prêt au moment opportun. Et surtout gardez un œil sur la météo, c’est indispensable à cette période de l’année…
Portez-vous bien, et à très bientôt !
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