L’oïdium est un champignon qui se développe à la surface des feuilles. Il est reconnaissable au duvet blanchâtre qu’il laisse sur la surface des feuilles. Partons à la découverte de cette maladie cryptogamique pas si terrible que ça au potager.
Après avoir compris comment fonctionne l’oïdium, nous abordons tous les remèdes préventifs et curatifs contre le champignon. Nous verrons enfin que la meilleure solution contre l’oïdium reste de multiplier les semis pour récolter toute la saison sans être inquiété !
Sommaire
Pourquoi l’oïdium attaque mes cultures ?
L’oïdium se plaît par temps chaud, lorsque l’humidité ambiante est élevée. Il apparaît alors sur nos cultures de la fin du printemps généralement, jusqu’à l’automne. Contrairement à certains champignons comme le mildiou, l’oïdium parvient à se développer lorsque l’humidité atteint 70 ou 80%, soit quand l’air est assez sec.
Une maladie qui touche de nombreuses plantes
Il existe de nombreuses plantes, potagères comme d’ornement qui sont sensibles à ce champignon. Dans nos potagers, on voit souvent l’oïdium se développer sur les courgettes et les autres cucurbitacées.
Il fait aussi partie des maladies qui ont ravagé le vignoble français à la fin du XIXème siècle. Si toutes ces plantes sont sensibles à ce champignon, chaque oïdium est rattaché à une variété de plantes. L’oïdium de la vigne par exemple ne pourra pas se transmettre à vos courges et vice-versa.
Les risques liés à l’oïdium
L’apparition de l’oïdium peut être fulgurante. Dès lors que les conditions lui sont favorables, il peut recouvrir nos courges en seulement quelques semaines. Dans un premier temps, de petites tâches blanches apparaissent sur les feuilles. Ces dernières ont un aspect assez farineux et poudreux.
Si aucun traitement n’est opéré, le feuillage de la plante se déforme et se boursoufle et peut par la suite sécher. La plupart des légumes ne sont pas atteints. Cette année par exemple, des premiers signes d’oïdium se sont développés sur les feuilles de courgette. Pourtant pendant près de deux mois, nous avons pu continuer à en manger ! L’oïdium n’est donc pas une fatalité en soi, il apparaît seulement lorsque les conditions climatiques lui sont favorables.
Les remèdes préventifs contre l’oïdium
Aérer vos plants !
C’est la première chose à faire pour limiter le développement et repousser l’apparition du champignon. L’oïdium a besoin d’humidité stagnante sur les feuilles ou sur les tiges. En respectant les distances de plantation, vous vous épargnez un risque inutile. Vous pouvez aussi venir aérer vos plants en supprimant quelques feuilles aux endroits où la végétation est le plus développée.
Si vous cultivez sous serre, n’oubliez pas de l’aérer tous les jours. Une serre est un environnement clos, artificiel qui réunit les conditions de développement de l’oïdium : chaleur et humidité. Pensez donc à laisser vos portes de serres ouvertes la journée.
Ne pas arroser les feuilles
Comme pour le mildiou, l’oïdium apprécie les feuilles constamment humides pour se développer. Lors des périodes critiques du développement de l’oïdium, prenez garde lors des arrosages. Il faut à tout prix éviter de mouiller le feuillage, sauf en cas de fortes chaleurs. Vous pourrez alors arroser vos feuillages le matin. Cela permettra à vos plantes de se réhydrater lors des chaudes journées d’été.
Évitez les fumures trop riches en azote
On veut parfois faire trop bien et c’est au détriment de nos récoltes. L’azote est une des molécules responsables de la croissance des végétaux. On en apporte tous les ans au potager sous forme de fumiers, de purins ou de divers engrais naturels. Pourtant, en surdose, l’azote aurait tendance à affaiblir les plantes. En cas de surdose d’azote dans le sol, la plante se développe très rapidement. Les feuilles et les tiges sont donc très tendres. Cela les rend vulnérables face aux maladies cryptogamiques qui auront plus de facilités à attaquer vos cultures. Gardez ce paramètre en tête, il explique une partie de l’ultra sensibilité des plantes trop bichonnées !
Les remèdes contre l’oïdium
Supprimer les feuilles atteintes
Comme le mildiou, l’oïdium est un champignon. Dans son cycle de reproduction, il produit des spores qui se disséminent avec le vent pour contaminer les plantes aux alentours. Ces spores, ce sont le duvet blanchâtre qui vient recouvrir les feuilles de nos potagères. Au premier coup de vent, ces derniers se détachent et se laissent planer jusqu’à la prochaine plante qu’ils pourraient contaminer. En agissant dès les prémices de l’apparition du champignon, vous pouvez tenter de limiter grandement son impact en prélevant toutes les feuilles atteintes et en les éloignant du potager. Cette technique a pour principal intérêt de retarder la propagation des spores mais ne traite pas le champignon. Vous pourrez donc tout au plus repousser son apparition et prolonger un peu vos récoltes.
Gardez tout de même en tête que même une plante atteinte de l’oïdium continue à produire, tant que toute la plante n’est pas atteinte, les fruits continuent à mûrir. Certaines courgettes attrapent l’oïdium en août au potager, on continue pourtant de ramasser des courgettes jusqu’en octobre !
Le lait écrémé
Dans les moyens de lutte naturelle contre le champignon, de nombreux jardiniers utilisent le lait. Croyance populaire ou fait scientifique ? Ce « remède de grand-mère » est utilisée depuis plusieurs décennies et semble faire ses preuves. Pour que son action soit efficace, diluez du lait à 10% dans de l’eau. S’il pleut, le traitement est immédiatement lessivé et à refaire. Il fonctionne d’ailleurs en partie avec le soleil. La lumière et les UV provoquent la création d’une substance nocive pour le champignon : des radicaux peroxydes issus du sérum lacté (substance antioxydante issue de la réaction avec les UV).
Si vous en avez, vous pouvez aussi utiliser du petit lait. Il continent du fer, bénéfique pour renforcer vos plantes. Évitez le lait entier, il fonctionne aussi mais laisse une odeur déplaisante due à la décomposition des matières grasses du lait. Évitez aussi de surdoser le lait dans le mélange, à forte dose, il pourrait devenir appétissant pour d’autres champignons et bactéries nocives pour la plante.
Les purins et décoctions
De nombreux purins et décoctions auraient des effets sur le champignon. On retrouve souvent par exemple les purins de prêle et d’orties qui auraient un effet contre l’oïdium. En réalité, l’effet est surtout préventif. Les purins vont venir renforcer les défenses de la plante avant que celle-ci ne soit malade. En curatif, il existe peu de résultats scientifiques sur ces méthodes. Certains jardiniers utilisent aussi des décoctions d’ail notamment. Ce dernier a en effet des propriétés fongicides grâce au soufre qu’il contient. Encore une fois, si l’oïdium est déjà présent, ces traitements n’auront pas forcément l’effet escompté.
Des traitements moins sélectifs
Attention avec le bicarbonate !
De nombreux jardiniers utilisent le bicarbonate de soude au potager pour lutter contre les parasites et ravageurs. Ce produit d’origine naturel peut s’avérer être efficace contre certaines maladies, dont l’oïdium selon ses défenseurs. Il suffit de dissoudre une cuillère à café de bicarbonate dans de l’eau et de venir pulvériser les cultures atteintes. Le traitement est à renouveler à chaque pluie. L’utilisation du bicarbonate est tolérée en Agriculture biologique, mais il s’agit d’un traitement non sélectif. Cela signifie qu’il peut agir sur l’oïdium, mais aussi sur toute la vie biologique de votre sol. Attention donc au surdosage… surtout avec l’efficacité relative du traitement.
Le soufre
On vous déconseille de traiter votre jardin, ce paragraphe est plus à titre informatif.
C’est le traitement le plus utilisé pour lutter contre les champignons en agriculture. Il a été mis au point dès 1850 pour lutter contre l’oïdium de la vigne. Le souffre donne de bons résultats en lutte préventive et agit en curatif contre l’oïdium s’il est appliqué au début de la contamination. Il est autorisé en agriculture biologique mais réglementé. Ce dernier est complètement biodégradable mais n’agit pas que sur le champignon ! Il a aussi des effets secondaires sur les autres champignons, bactéries et insectes. (auxiliaires comme nuisibles !) Certains acariens auxiliaires notamment ne supportent pas ce traitement… qui deviendrait alors contre-productif !
Au-delà de 28°C, le traitement peut aussi être nocif pour la plante traitée, il est conseillé de l’appliquer lorsque la température oscille entre 10 et 20°C. Au-delà, il risque de brûler votre feuillage et de tuer vos plantes. Le soufre est dilué à dans l’eau et pulvérisé sur le feuillage (en respectant les doses indiquées).
Des pertes relatives
Dans un jardin, l’oïdium est rarement catastrophique. Si le jardinier est bien organisé, d’autres cultures seront en cours et il pourra ainsi se replier vers d’autres récoltes.
La meilleure solution contre l’oïdium : étalez vos semis !
La meilleure solution pour récolter des légumes tous les ans, c’est de faire plusieurs semis étalés dans la saison. En repiquant de plants de courgette en avril/mai sous serre, puis de nouveau en juillet, vous devriez pouvoir récolter des légumes du début à la fin de la saison sans être trop inquiété. Les plants de début de saison seront généralement couverts d’oïdium au cours de l’été (vous pourrez rapidement les arracher ou couper les feuilles atteintes), mais peu importe, vous aurez alors d’autres pieds en production ! Avec cette technique, nous ramassons des courgettes tous les ans sans soucis.
Ne voyez donc pas cette maladie comme une fatalité dans vos potagers, pensez simplement à multiplier vos semis dans le temps !
Des questions ou des retours d’expérience ? N’hésitez pas à nous en faire part en commentaire !
Bonjour merci de vos conseils sur les maladies , l’oïdium , qui vient de toucher mes plants de ,Courgettes , bon j’ai couper les feuilles malades , mais je traiter avec du lait à 10%avec de l’eau , pour infos , je débute , en culture Aquaponique , voila merci je vous tient aux courant de mes aventures , Très Cordialement . CHARLES Jean-Louis .