Mai : la plantation des tomates et le tuteurage

par | 25 Fév 2024 | Cours tomate | 3 commentaires

Nous allons voir ici la plantation des plants de tomate. La vidéo ci-dessous est en complément du texte. Bon visionnage 🙂

Planter et fertiliser/amender à la plantation

La plantation a lieu dans un sol réchauffé (si possible au-dessus des 15°C), généralement au mois de mai (ou avril sous serre). Il est intéressant d’enrichir cette parcelle dès l’automne précédent avec tout ce que l’on aura sous la main ou proche du potager : déchets ménagers organiques, composts, fumiers (frais ou déshydratés), consoude, ortie, engrais organiques… 

Veuillez néanmoins à respecter les doses d’apport pour ne pas polluer les sols par excès de minéraux. Ceux-ci finiraient par se retrouver dans les nappes phréatiques, les rivières, la mer… Les fumiers et composts s’apportent à hauteur de 3 kilos en matière sèche au m². Cela peut représenter presque 10 kilos si ces apports sont bien humides. Concernant les engrais organiques, la dose est bien moindre. Une bonne poignée au m² suffira vu qu’ils sont bien plus concentrés en minéraux.

Par dessus ces apports, vous pouvez y installer un paillage protecteur de votre choix : foin, tonte mais aussi paille, broyat, feuilles mortes. 

Si vous ne l’avez pas fait en automne, vous pouvez toujours au moment de la plantation, déposer du compost, des fumiers compostés ou en granulés, ainsi que des matières organiques fraîches qui vont se décomposer rapidement. Mais préparons d’abord le sol.

Pour préparer le sol, commencez par ressentir sa compaction. Si le sol vous semble compacté, vous pouvez passer un coup de grelinette et/ou de croc en surface pour ameublir les 15 premiers centimètres. Les racines pourront plus facilement s’installer. 

Sans réelle compaction, laissez tranquille l’activité biologique. Les vers de terre et autres macroorganismes savent parfois, mieux qu’un outil, décompacter, aérer et structurer le sol. 

La plantation

Vous pouvez ensuite passer à la plantation. Si vous avez paillé juste avant, il faudra simplement écarter le paillage et planter vos tomates. Évitez d’ailleurs que le paillage ne soit pas trop en contact avec les tiges, de générer trop d’humidité sur elles. 

Vous n’êtes pas obligé d’enterrer bien profondément les plants, bien au contraire. Un profond enracinement fragilise le collet de la plante. Le collet étant la zone située entre les racines et la tige. Il peut en résulter un plus grand risque de développement de maladie. Alors oui on entend souvent qu’il faut enfoncer profondément les plants pour développer plus de racines, plus de vigueur. Mais ce sont souvent des choses lues et répétées sans vraiment faire la comparaison entre plants peu enterrées à la plantation et plants beaucoup enterrés. D’ailleurs,faites le test comparatif chez vous et vous verrez… Les plants peu enterrés s’en sortent très bien, souvent mieux encore. 

Si vous n’avez pas encore paillé, vous pouvez planter puis le faire par la suite. Ou sinon attendre encore une dizaine, quinzaine de jours pour que le sol continue de se réchauffer. Mais un paillage sera un plus. Il saura mieux préserver l’humidité du sol, protéger l’activité biologique tout en lui apportant de quoi manger. Chaque paillage constitue une source d’attraction pour les micro-organismes puis ensuite pour les bactéries et autres habitants du sol.

Quel espacement entre les plants ?

Il va dépendre de la manière dont vous conduisez les plants (taillés ou non). 

  • Si vous prévoyez de tailler assidûment vos plants de tomates pour les laisser sur une seule tige, vous pourrez les serrer à 50 cm, voire 40 cm sur le rang comme on peut parfois le voir. Sous condition d’avoir un sol bien enrichi, humide, rempli de toutes les clés de fertilité. Sans quoi les plants se feront rapidement concurrence, comme un petit gâteau pour beaucoup d’invités. 
  • Si vous prévoyez de tailler vos plants et de leur laisser deux tiges, laissez alors 50 cm, voire 70 cm de distance. Ce sera un minimum pour y voir clair, que chacun puisse bien s’oxygéner, recevoir de la lumière, avoir suffisamment de minéraux, d’eau disponible pour pousser sur plusieurs tiges. 
  • Si vous ne taillez pas du tout vos tomates, laissez jusqu’à 1 mètre, voire plus, entre deux plants. Vous aurez pour chacun, comme un buisson de tomates ! Et un buisson, cela prend de la place. Anticipez avec un espacement conséquent faute de générer de forts risques de maladies, de mal-être avec des plants trop enchevêtrés, se faisant trop de concurrence.

Concernant l’espacement entre les rangs, essayez de laisser 70 cm à un mètre entre les rangs. Il faut toujours penser que l’air doit circuler le plus possible pour éviter les risques de maladies. Plus votre climat est humide et frais, plus il sera intéressant de ne pas trop serrer les plants pour ne pas favoriser la stagnation de l’air. Combien de jardiniers perdent leur culture parce qu’il fait trop humide et que les plants sont mal oxygénés. 

Quelle exposition pour la culture ? Et la culture sous abri ?

On pourrait croire que la tomate adore se dorer la pilule sous le plein soleil. Attention, c’est à fortement nuancer, plus encore avec des variétés anciennes parfois fragiles et vite en surchauffe. 

La tomate a une température préférée qui n’est pas si élevée que cela. Avec 25°, la voilà déjà très heureuse et chaque degré supplémentaire sera, à vrai dire, un calvaire ! Au-dessus de 30°, c’est une montée en température qui génère une descente aux enfers. La culture va avoir trop chaud. Les fleurs peuvent rapidement brûler avec des espoirs de récoltes qui disparaissent. Au-dessus de 35°, la culture est littéralement en survie, sans croissance. 

Alors sous quelle exposition cultiver vos tomates ? Sous les régions les plus chaudes, arides, sèches, une mi-ombre pourra convenir. Sous l’ombre de quelques canisses par exemple et vous avez de grandes chances que la culture se porte mieux que moins bien. Et si ombrager vous semble trop compliqué, comblez cela avec un sol humide et un paillage d’appoint pour éviter toute carence en eau. Sinon c’est rapidement une perte de productivité qui vous attend. Faute de se répéter, des journées au-dessus de 30°, avec une atmosphère sèche, pénalisent la culture. L’idéal étant un créneau de température autour des 25°. 

Sous d’autres climats, rapidement le soleil est moins violent, moins brûlant. Une journée de ciel bleu à Lille n’est pas aussi brûlante pour nos cultures qu’une journée de ciel bleu à Montpellier. Alors sous ces latitudes, jouez le plein soleil. Et si une canicule se présente, arrosez copieusement au pied des cultures pour monter le taux d’humidité et aider la culture à traverser ces épisodes. Mais les nuages, le climat moins violent, devraient faire office d’ombrage plutôt que des canisses d’appoint. 

Sous climat frais, au contraire il vous faudra parfois rajouter de la chaleur et éviter des excès de pluie, d’humidité. Une implantation sous serre sera même conseillée. Quitte là aussi à ombrager très ponctuellement la serre si une canicule se présentait. On sait qu’avec ce réchauffement, même les climats les plus frais ont droit parfois à de véritables coups de chaleur. Quoi qu’il en soit, évitez une exposition constante à la mi-ombre. Lors des journées nuageuses ou de pluie, vous manquerez vite de chaleur. 

Comprenez donc que l’exposition est à nuancer selon votre climat. Ajoutons que les variétés peuvent jouer leur rôle. Des variétés modernes, F1, des plants greffés aussi, sont souvent plus résistants, plus adaptés à un climat lui aussi moderne. Alors que des variétés anciennes seront souvent plus fragiles et venant d’une époque où il faisait quelques degrés de moins. Là aussi, pourquoi ne pas diversifier, tester, essayer et constater de par vous mêmes. Quoi qu’il en soit, essayez de tout faire pour vous rapprocher des conditions idéales avec une température autour des 25°, une humidité légère, ni trop sèche, ni trop humide. 

Doit-on enlever les premières fleurs pour une bonne reprise ? 

Une fois vos plants bien en place, la croissance va reprendre rapidement quand les plants seront acclimatés à la pleine terre. Les premières fleurs vont vite arriver. Certains jardiniers préfèrent les enlever pour permettre au plant de se concentrer sur la croissance dans un premier temps. C’est à vous de voir. 

Quel arrosage à la plantation ?

Au moment de la plantation, nous l’avons vu plus haut, il est important de recharger la réserve en eau du sol. Cela va permettre aux plants de bien s’installer, de bien s’enraciner sans aucune souffrance. On procède à un arrosage copieux de bien cinq litres par plant. Sauf évidemment si vous plantez à la suite d’un fort épisode de pluie qui aura fait l’arrosage à votre place. 

Par la suite, vous pourrez laisser le sol tranquille pendant au moins 15 jours, même 3 semaines. À cette saison, le soleil est encore peu violent comparativement aux mois estivaux. L’humidité persistera plusieurs semaines. Sans ajout d’eau, le sol va se réchauffer encore plus vite. Les racines iront prospecter le sol. Vous pourrez reprendre les arrosages par la suite, dès que le sol commencera à s’assécher. 

On entend souvent des jardiniers se vanter qu’ils cultivent leurs tomates “sans eau”. Alors déjà rappeler que le “sans eau” est biologiquement impossible. Plus de 80 % de la constitution des plants et des tomates, est de l’eau… Ensuite parce que sans eau, aucun nutriment ne sera accessible par la culture. Il faut une activité biologique constamment au travail dans le sol. Et la biologie, la vie, c’est de l’eau ! Certainement ces jardiniers veulent dire “sans arrosage”. Et effectivement cela peut très bien se produire. Il suffit d’avoir des plants bien enracinés et surtout un contexte propice à cette opportunité de non arrosage. Peu de vent, un soleil moins fort que celui du sud, des journées nuageuses et même parfois pluvieuses, un paillage au sol, un sol bien éponge rempli d’eau en début de saison… Et voilà que le jardinier pourra se passer d’arrosage parce que les besoins en eau de la culture seront tout simplement inférieurs à l’eau naturellement disponible dans le sol. Point de miracle mais juste une équation en faveur des ressources en eau plutôt que des besoins en eau. 

Rappelons que ces besoins en eau sont de plusieurs litres par jour au m². Cela pour que les plants transpirent, pour qu’ils puissent grandir, se constituer, pour que les fruits puissent grossir, pour que l’activité biologique puisse se développer. Rappelons aussi que ces besoins en eau peuvent doubler sitôt qu’il y a du vent, un grand soleil, de fortes chaleurs. Ce besoin est autour de 2 à 4 litres par jour par m² en climat tempéré, parfois jusqu’à 6 litres par jour et plus encore sous climat chaud. Alors si le sol est capable de stocker (réserve en eau du sol par m²) 30 à 40 litres par m², comprenez qu’avec un besoin de 6 litres par jour, il sera difficile de tenir une saison entière sous les conditions les plus rudes…

Attention aux limaces !

Cela peut arriver dans les jardins avec une forte pression des limaces. Néanmoins, c’est assez rare, surtout si vous semez au préalable en contenant et que vous plantez des plants déjà bien renforcés. Les limaces auront du mal à en venir à bout. On est loin de la pression qu’il peut parfois y avoir sur un jeune semis de carottes, de choux, d’épinards, de radis… 

Aller plus loin : https://terra-potager.com/les-limaces-au-potager/

Installer des tuteurs : quelle solution choisir ? 

Vous avez plusieurs matériaux pour tuteurer les tomates : fers à béton de 10 mm, bambous, cannes de Provence, roseaux, poteaux en bois, tuteurs en métal… C’est à vous de voir en fonction de vos possibilités, vos ressources disponibles. Si vous cultivez sous serre, des ficelles suspendues à l’armature peuvent largement suffire si la serre est solide. 

Installez les tuteurs de préférence à la plantation pour ne pas endommager les racines en enfonçant votre tuteur. 

Olivier a fait une vidéo sur le tuteurage :

3 Commentaires

  1. Bonjour Olivier, concernant le tuteurage avec les ficelles, j’ai vu que celle-ci sont fixées en haut sur la structure en bois. Mais au sol, comment est-elle maintenue afin que le poids du pied de tomate ne tombe pas à cause du poids ? Merci de vos conseils et indications. A bientôt.

    Réponse
    • Bonjour Sandrine, ici Guillaume, pour les attacher on fait tout simplement un nœud un peu lache à la base du plant. On peut aussi enterrer la ficelle sous le plant mais je préfère la première solution 🙂

      Réponse
    • Bonjour. De mon côté je fais une boucle à la base de la ficelle et l’attache soit à une sardine plantée vers la base de la tomate soit à un bâton ou bambou posé au sol en miroir de celui en hauteur. Ça agit comme un lest. Je fais pareil pour les haricots verts grimpants. Bon jardinage et je suis preneuse d’autres astuces ! Et merci pour terrapotager 🙏

      Réponse

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