Les semis sont source d’une grande attention pour le jardinier. Toutes ces graines semées en godet, en barquette, en pleine terre… vont demander une humidité constante qu’il faudra savoir apporter aux petits soins.
Voyons les différentes techniques, les cartes en main que peut avoir le jardinier pour arroser au mieux ses cultures durant les premiers jours, les premières semaines après le semis.
Sommaire
Le tuyau d’arrosage
Une méthode un peu brusque
Pour les semis en barquette, en godet, en plaques alvéolées, c’est une méthode …pas terrible. Sauf si vous avez une lance bien sûr, pour affiner le jet.
Méfiance cependant, en hiver, l’eau venant d’un tuyau d’arrosage sera souvent glaciale, trop froide pour arroser directement vos semis de légumes d’été (pour les autres : aucun souci !). Pour les légumes qui aiment la chaleur, il faut une eau à température ambiante, réchauffée d’être stockée dans un seau, une cuve, un arrosoir, un pulvérisateur…
En pleine saison, avec une eau cette fois-ci à bonne température, il vous faudra alors installer un pistolet d’arrosage en bout de tuyau sur lequel vous pourrez régler la pression pour la mettre au plus bas. Sinon les semis, notamment de petites graines, seront vite dérangés ou pire encore, seront détruits pour une arrivée d’eau trop forte.
Mais qui convient tout de même si on fait attention
Pour les semis en pleine terre, le tuyau d’arrosage couplé à un bon pistolet d’arrosage sera une bonne solution. Vous pourrez irriguer sans contrainte d’aller-retour avec un arrosoir.
Au potager d’Olivier : J’arrose mes semis de pleine terre avec cette méthode ou parfois avec l’arrosoir que l’on verra ultérieurement. Les semis de carottes, betteraves, haricots… Puis ensuite les semis implantés au cœur de l’été pour préparer le potager d’hiver (semis de navets, épinards, salades…) sont arrosés avec un tuyau d’arrosage couplé à un pistolet d’arrosage. Ce qui permet une diffusion de l’eau pour ne pas qu’elle arrive au sol sous trop forte pression. C’est un pistolet à multiples positions, d’un jet fort à un jet très diffus. Ce pistolet permet aussi de régler la pression et de pouvoir ainsi arroser mes semis de pleine terre avec toute la douceur et l’attention nécessaire. Le but étant de ne pas bousculer les graines semées juste sous la surface de terre, mais juste les humidifier.
L’arrosoir
L’outil phare du jardinier, voyons comment s’en servir au mieux pour les semis et quel arrosoir utiliser ?
Déjà, vous mettre en garde parce qu’on peut vite faire des dégâts avec cette méthode, même avec une pomme d’arrosage installée en bout d’arrosoir.
Pour les semis en godet, un semis de tomates, d’aubergines, de poivrons par exemple… Tous ces semis de petites graines seront vite dérangés par une arrivée d’eau trop forte, trop peu diffusée. Oubliez cette méthode pour des semis fragiles, ou choisissez une pomme d’arrosoir qui offre des jets très fins.
Par contre, sitôt vos semis germés, repiqués en godet individuel, avec des plants déjà bien développés et vous pourrez alors arroser à l’arrosoir.
Pensez à le remplir à l’avance pour que l’eau soit à température ambiante. Arrosez alors délicatement vos godets.
Pour des semis de pleine terre, cette méthode pourra aussi très bien convenir. Notamment des semis de plus grosses graines, haricots, fèves, mangetouts, courges, courgettes… Avec une pomme d’arrosage, l’arrosoir est une méthode très propice.
On pourra aussi arroser les semis de petites graines (carottes, salades, navets, choux…) en prenant soin d’utiliser une pomme d’arrosoir qui diffuse bien l’arrivée d’eau. On disposera cette pomme pour que l’eau coule vers le haut et non vers le bas. Cela va retranscrire au mieux l’effet de pluie.
L’arrosoir à col de cygne ou à col fin
Différent du gros arrosoir de 10 litres, l’arrosoir à col de cygne permet un arrosage beaucoup plus délicat, soigné. Il est parfaitement adapté pour arroser des jeunes plants, pour arroser vos semis une fois les graines bien germées.
Au potager d’Olivier : L’arrosoir à col de cygne est un arrosoir dont je ne me sépare jamais dans la serre. Je le remplis en le plongeant dans un seau d’eau à température ambiante. Il me permet d’arroser délicatement mes plants, godet par godet. Il me permet aussi d’arroser des semis de grosses graines qui sont installés en godet. Par exemple les semis de haricots, de courges, de courgettes, de fèves, petits pois, mangetouts… Tous ces semis en godet supportent sans problème un arrosage à l’aide d’un arrosoir à col de cygne.
À mon sens, c’est un outil irremplaçable pour arroser au mieux ses jeunes plants sous abri. Au contraire, pour les semis en extérieur, ce petit arrosoir est inadapté. Il faudra alors passer à l’arrosoir classique pour arroser ses semis et plantations de pleine terre. Pour ces semis, j’utilise parfois le tuyau, parfois l’arrosoir. Notamment en tout début de saison, j’ai une cuve extérieure qui réchauffe l’eau en journée sous l’action du soleil. Je plonge alors mon arrosoir de 10 litres dans cette cuve pour arroser avec une eau plus chaude que celle arrivant d’un tuyau d’arrosage.
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Le pulvérisateur
C’est un outil parfaitement adapté pour arroser de façon très délicate vos semis sous abri. Vos tomates semées en barquette, en plaques alvéolées. Ou vos poivrons, aubergines, oignons, aromatiques… Ils apprécieront fortement recevoir un arrosage diffusé, doux, via un pulvérisateur.
Guillaume : mais qu’est-ce que c’est long ! Le débit d’un pulvérisateur est vraiment faible. Alors si vous passez régulièrement, pourquoi pas. Ou alors pour arroser avant la levée pour être sûr de ne pas déranger les graines. Mais sinon je trouve que c’est un peu long d’arroser au pulvérisateur…
Vous avez de très nombreux modèles, à mécanisme manuel ou d’autres via des batteries. Le plus simple suffira très souvent pour arroser vos semis sous abri. C’est une méthode très utilisée, notamment jusqu’à la germination des semis.
Par la suite, une fois les plants développés, on peut prendre le relai avec un arrosoir à col de cygne. Il apportera de l’eau plus rapidement que via un pulvérisateur.
Évidemment, pour les semis de pleine terre, plus ancrés dans la terre, moins fragiles et douillés que des semis en contenant, le pulvérisateur sera une méthode totalement inappropriée. On préfèrera l’arrosoir, le tuyau.
Au potager d’Olivier : Indispensable dans ma serre pour arroser mes tout jeunes semis en barquette, en plaques alvéolées. Le semis de tomates par exemple, le temps que les graines germent et que les plants ne se développent, est arrosé exclusivement via un pulvérisateur. Je pourrais utiliser mon arrosoir à col de cygne, mais on peut rapidement avoir un jet d’eau déjà trop fort qui risque de déranger les graines. Avec le pulvérisateur, on se prémunit de ce souci. Le seul inconvénient est que l’eau stockée en seau (pour être à température ambiante) est parfois salie d’un peu de terre et cette terre a tendance à boucher, obstruer le jet diffus du pulvérisateur. Il faut pour éviter ce problème, prendre des pulvérisateurs avec filtre nettoyable.
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Arroser par capillarité
Une méthode qui demande un peu de maîtrise et d’équipement. Elle consiste à tremper les godets, les barquettes, dans un fond d’eau pour que les contenants s’humidifient avec l’eau qui remontera petit à petit dans le substrat. C’est une méthode qui peut par exemple être utile si on s’absente quelques jours. Le semis aura une réserve d’eau dans laquelle puiser, jour après jour.
On pourra se servir de bacs, évidemment étanches, dans lesquels on disposera nos godets ou nos barquettes. Les plaques alvéolées, elles, sont souvent vendues avec un bac dédié pour les déposer dedans. On utilise alors au mieux cette technique d’arrosage par capillarité. Il faut dire que des semis en alvéoles sèchent plus vite que des semis en barquette ou en godet. Et le fait d’avoir une plaque alvéolée déposée sur un bac rempli d’eau permet d’éviter un dessèchement qui pourrait être fatal pour un semis. Ces bacs pourront d’ailleurs servir à d’autres contenants, des godets ou barquettes.
Au potager d’Olivier : Une méthode que j’utilise uniquement pour les plaques alvéolées et aussi pour les semis venant de presse-motte. Parce que les mottes, elles aussi, ont tendance à vite se dessécher. Mais pour les godets, les terrines, j’arrose au pulvérisateur ou à l’arrosoir.
Bouteille avec bouchon percée
Pour arroser délicatement vos jeunes semis autrement qu’avec un pulvérisateur ou un arrosoir, vous pouvez tout simplement bricoler un système d’arrosage fait maison. Vous prenez une bouteille d’eau sur laquelle vous percez le bouchon avec un petit clou par exemple (faites plusieurs trous). Vous aurez rapidement un moyen efficace d’arroser vos semis sans trop les déranger. Cela permet d’arroser bien plus délicatement qu’avec d’autres méthodes.
Voilà pour les méthodes les plus utilisées pour l’arrosage des semis. Priorisez le fait d’arroser sans déranger vos petites graines, aussi le fait d’arroser à température ambiante, de façon répétée pour constamment maintenir votre substrat humide (mais pas non plus gorgé d’eau en permanence…). Et rapidement vos graines pourront germer avec toute l’attention que vous aurez su y apporter !
En parlant de ça, nous avons écrit un article sur la fréquence d’arrosage des semis, n’hésitez pas à le consulter ! Et allez jeter un œil à notre article général : “Réussir ses semis” 😉
J’ai une serre à semis avec une surpopulation chronique. L’arrosoir col de cygne n’est pas forcément pratique d’un point de vue de l’accessibilité. Un pulvé de 10l avec une lance est une bonne alternative en dévissant tout simplement la buse.
Merci Jean Claude pour ce retour sur l’arrosage de vos semis 😉 Pas bête en effet !
L’arrosage au pulvérisateur est très bien pour humidifier la terre en surface avant la levée.
Mais étant souvent absent plusieurs jours d’affilée, je suis contraint d’arroser les plaques alvéolées par capillarité et c’est TRES délicat à doser. Si on n’arrose pas assez, on se retrouve avec un terreau tout sec dans lequel rien ne lève et si on en met trop, le substrat est détrempé et les graines pourrissent. C’est d’autant plus délicat que faute de serre extérieure, je travaille dans une serre intérieure éclairée par des leds… qui chauffent et dessèchent le terreau.
Bref, ce n’est pas l’idéal et la gestion de la levée est compliquée. Arroser plus régulièrement au pulvérisateur avec une lance serait une bien meilleure alternative… à condition de faire attention à ne pas en mettre sur les contacts électriques des leds !